Coup de pouce
Maraîchage, bien-être et éducation cohabitent au Petit Sécheron

Toutes les trois semaines, nous partons à la découverte d’une exploitation agricole de Suisse romande proposant ses produits en vente directe, et présente sur notre plateforme de bonnes adresses.

Maraîchage, bien-être et éducation cohabitent au Petit Sécheron

Christel Petit n’aurait jamais pensé voir sa photo dans ces colonnes un jour. Après des études à l’école hôtelière de Lausanne, cette fille d’agriculteur a emménagé à New York pour travailler dans le management, sans penser qu’elle reprendrait, huit ans plus tard, le domaine familial. «Quand mon papa est décédé, j’ai dû faire un choix. Aucun de mes trois frères et sœurs n’était engagé dans cette voie. Il me tenait à cœur de conserver ce patrimoine et de le faire vivre à ma façon», raconte la Vaudoises de 36 ans, qui a bénéficié du soutien de son mari Kaunda Wilson, qui a quitté son Amérique natale pour s’installer avec elle à la ferme du Petit Sécheron, à Lully (VD).

Si le domaine d’une vingtaine d’hectares compte de grandes cultures et un vignoble, comme au temps de ses aïeuls, l’agricultrice a choisi de dédier la parcelle la plus proche de la ferme au micromaraîchage. «Il s’agit d’une technique de culture non mécanisée, sans intrants chimiques, qui se rapproche des principes de la permaculture. Nous nous sommes inspirés du mouvement des microfermes, en plein essor en Romandie», dit-elle.

La proximité avant tout
En ce moment, l’heure est à la récolte des derniers légumes d’été, dont la tomate, l’aubergine et le concombre, et des plus automnaux, comme la courge, le chou kale, le poireau et la betterave. «À terme, nous aimerions reconvertir tout le domaine en bio. Nous avons aussi planté un verger et des haies vives indigènes pour favoriser la biodiversité. Nous sommes en pleine phase d’exploration», sourit celle qui entamera bientôt sa troisième année de production, secondée par un employé.

Pour vendre les fruits de son travail, le couple – parents d’un petit Jaxon, trois ans et demi –, a construit une charmante échoppe baptisée le Super Petit Marché, ouverte deux fois par semaine. Christel y est présente pour accueillir la clientèle. «Il ne s’agit pas d’un self-service, car je souhaitais me reconnecter avec les consommateurs. Être proche de l’humain est essentiel.» Sur les étals, légumes et marchandises d’autres fermes de la région sont proposés, comme du fromage, des œufs et du miel. En parallèle, une newsletter hebdomadaire informe de la vie à la ferme et des paniers disponibles (encadré ci-dessous).

Cours de yoga et brunch
Le Petit Sécheron organise également des événements comme des yoga-brunch, animés par Christel, qui a suivi une formation dans ce domaine. «L’alimentation et le bien-être sont intimement liés. Par la suite, nous aimerions avoir un programme plus fourni en ce sens, avec des conférences et des ateliers, afin de favoriser une réflexion sur notre rapport à la nature.» Le volet pédagogique est aussi exploré puisque le domaine fait partie de l’association L’école à la ferme, et met en place des visites en collaboration avec l’exploitation voisine. Des camps pour les enfants sont également organisés. «Ces moments hors du temps sont précieux. Notre ferme a pour vocation de nourrir le corps et l’esprit.»

+ d’infos Chemin du Sécheron 5, Lully (VD). Le vendredi de 16 h à 19 h et le samedi de 9 h à 13 h.
Instagram et Facebook: @lepetitsecheron

Texte(s): Lila Erard

Dans la région

Jardinerie: Taïga inspiration nature

Fondée en 2017 par la paysagiste Sarah Germanier, l’entreprise Taïga inspiration nature s’est spécialisée dans la création et l’entretien de jardins favorables à la biodiversité, de mobilier sur mesure en matériaux naturels recyclés, ainsi que d’ateliers consacrés, entres autres, à la permaculture. Ouverte sur rendez-vous, la boutique propose du compost bio, des hôtels à abeilles, mais aussi des tisanes, huiles essentielles et savons.

+ d’infos Route du vignoble 101, Lavigny, 021 821 84 84, www.taiga-creations.ch 


Brasserie Gonzo

Cuisinier et pâtissier de métier, Adrien Mérigot a lancé sa microbrasserie en 2018. C’est lors d’un voyage au Japon qu’est née l’identité de Gonzo, qui se décline en une dizaine de bières. Parmi elles, la blanche Kiss My Kiss, au yuzu, menthe et cardamome, ou la Ganjack, au chanvre et au miel. Produites dans la région de Morges, elles sont disponibles sur le site internet, ainsi que dans des épiceries et restaurants.

+ d’infos www.brasserie-gonzo.ch


Ecobio&co

Depuis 2017, l’épicerie Ecobio&co vend des denrées locales, bios et en vrac à Morges. Dans l’échoppe joliment décorée, retrouvez céréales, épices, légumineuses et farines de fermes majoritairement situées dans le canton de Vaud, ainsi que des produits cosmétiques et ménagers naturels.

+ d’infos Rue Louis de Savoie 69, Morges, 021 888 82 34, www.ecobioandco.ch

Agriculture contractuelle et solidaire

Pour la première fois cette année, Christel Petit a mis en place un système de paniers de légumes à venir récupérer sur place tous les vendredis, de début mai jusqu’à fin octobre. Les clients peuvent s’inscrire à l’avance pour le petit ou le grand format, ainsi que pour deux demi-journées de travail au potager. «Ce système d’abonnement solidaire permet de prévoir notre plan de culture en fonction de la demande et d’assurer une pérennité de l’exploitation. Il s’agit aussi de développer une communauté soudée autour de la ferme. C’est très important pour nous.» En Suisse romande, la trentaine d’exploitations fonctionnant selon ce principe sont rassemblées sous la bannière de la FRACP, la Fédération romande d’agriculture contractuelle de proximité, qui existe depuis 2008.