Innovation
Les lecteurs se réjouissent de découvrir les vertus de la racine d’or

Terre&Nature s’allie à la plateforme de financement participatif pour l’agriculture Yes We Farm. Chaque mois, le projet préféré des lecteurs est présenté dans ces colonnes et recevra un coup de pouce financier.

Les lecteurs se réjouissent de découvrir les vertus de la racine d’or

Extraordinaire, pour ne pas dire miraculeuse: l’herboriste valaisanne Andrée Fauchère ne tarit pas d’éloges pour Rhodiola rosea, une plante vivace aux feuilles charnues et à la hampe florale rouge ou jaune, qu’elle cultive depuis près de quinze ans sur les hauts d’Évolène (VS). En gouttes, en gélules ou en crème vendues sur le site de sa société, Les Jardins de la santé, ainsi que dans des commerces spécialisés, elle partage les vertus du végétal dans tout le pays. Mais c’est surtout sous la forme de petits sachets de tisane qu’Andrée Fauchère et Jacques Roth, son associé, aimeraient populariser la racine d’or. Leur recherche de fonds participative pour acheter une ensacheuse a séduit nos lecteurs mais aussi les donateurs, qui ont accepté de financer rapidement cet achat. «Je leur suis tellement reconnaissante, s’émeut l’herboriste. Il y a eu un engouement incroyable, cette plante a visiblement aidé énormément de gens.»

Pas facile à cultiver
Connue depuis des millénaires, Rhodiola rosea (ou orpin rose sous son nom vernaculaire) n’en reste pas moins rare en Suisse. Andrée Fauchère l’a découverte grâce à une amie, qui en avait ramené des comprimés de Suède où elle est très populaire. «Mon compagnon était alors malade et cette plante a été très efficace, explique celle qui est aussi écrivaine. Quand la Suède a interdit son exportation, on s’est dit qu’il fallait qu’on essaie de la cultiver ici.» Pas facile: pour développer tous ses principes actifs, la racine d’or a besoin de froid… et même parfois de geler. La Valaisanne a donc eu l’idée de la faire pousser dans le val d’Hérens, à 2000 mètres d’altitude. «Il faut compter un peu plus de six ans avant de pouvoir récolter les rhizomes, poursuit-elle. Les semis prennent dix-huit mois, puis il faut préparer la terre pour y mettre les plantons en juin.» Ont alors suivi «quatre ans de bichonnage et de discussion», mais aussi énormément d’heures passées à désherber les rangées de fleurs dans un panorama d’exception, avant que la plante ne livre enfin ses propriétés.

Effets multiples
Grâce à l’ensacheuse que l’entreprise Evoleina Rhodiola (créée pour la commercialisation de la plante) est désormais en mesure d’acquérir, l’orpin rose pourra être dégusté en tisane, en sachets individuels ou contenant 20 grammes de rhizome séché. «Il y a deux manières de préparer ce breuvage, note la spécialiste. On place un sachet dans une tasse, on le recouvre d’un centimètre d’eau froide pour libérer ses principes actifs, puis on ajoute l’eau chaude. On peut aussi procéder comme les Sibériens: en mettant une cuillère à café de racine séchée dans de l’eau froide que l’on porte ensuite à ébullition avant de laisser reposer toute une nuit.» Cette boisson au goût subtil de rose serait un merveilleux antistress, favorisant la récupération après un effort et l’oxygénation de l’organisme. Son effet dit adaptogène aide à surmonter les tensions quotidiennes et renforce le système nerveux. «C’est la plante idéale pour lutter contre les maux du XXIe siècle, estime Andrée Fauchère. Elle intervient de mille façons dans notre corps. C’est comme si une armée de nains déferlait dans votre organisme en vous demandant comment vous aider à aller mieux.»
Dans le val d’Hérens, on s’organise pour répondre à la demande croissante de préparations à base de Rhodolia rosea. À près de 80 ans, l’herboriste peut désormais compter sur l’aide de cinq personnes prêtes à cultiver l’orpin rose, qui semble se plaire autant sur les versants valaisans que dans les massifs montagneux de Scandinavie.

+ D’infos www.jardinsdelasante.ch. Rendez-vous sur www.terrenature.ch/yes-we-farm pour voter pour votre projet préféré et tenter de gagner un cadeau surprise par tirage au sort! Les votes sont ouverts jusqu’au 4 novembre. Retrouvez, dans notre cahier «Les pros de la terre» du 19 novembre, un reportage sur le projet lauréat.

Texte(s): Céline Duruz
Photo(s): DR