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Les distributeurs de pommes font le beurre de la vente directe de fruits

En milieu urbain, en particulier dans le canton de Genève et à La Côte, les distributeurs automatiques de pommes répondent aux attentes des clients désireux d’acheter leurs fruits chez le producteur, mais qui sont empêchés de s’y rendre par leurs horaires de travail.

Les distributeurs de pommes font le beurre de la vente directe de fruits

Dans la campagne genevoise, la vente directe séduit bon nombre d’urbains. Mais désormais, se fournir en fruits et légumes frais ne passe plus forcément par un contact avec le producteur. Comme au Verger d’Arare, à Plan-les-Ouates (GE), où un distributeur à casiers de pommes et de jus de pomme répond aux attentes d’une clientèle fidèle, mais de moins en moins susceptible de se rendre sur le domaine aux heures d’ouverture du domaine. «Nous sommes ouverts de 14 h 30 à 18 h, explique Jean-Marc Pallud. Avec les problèmes croissants de mobilité que nous connaissons en région genevoise, les gens conservent la possibilité de venir se argent-pommesfournir chez nous.» En fonction sept jours sur sept, et vingt-quatre heures sur vingt-quatre, le distributeur du Verger d’Arare fonctionne à plein régime, preuve qu’il répond bel et bien à un besoin.

Complément à la vente en local
Quatre variétés sont proposées par Jean-Marc et Sandie Pallud. «Sa présence ne remet pas en cause la vente directe dans nos locaux», expliquent les producteurs. De fabrication allemande, il est d’entretien aisé: «Si nous rencontrons un problème, un coup de fil au fournisseur suffit pour qu’il le résolve informatiquement à distance ou pour qu’il nous envoie quelqu’un.» Mais ce maraîcher souligne toutefois la nécessité d’approvisionner en permanence le distributeur: «Si quelqu’un débarque et qu’il se retrouve devant des tiroirs vides, l’effet est le même que de se retrouver devant un magasin porte close aux heures d’ouverture.» Les Pallud ont ainsi l’avantage de vivre à côté de leur machine. Vu son succès, un coup d’œil à l’assortiment est nécessaire au moins deux fois par jour. Mais la possibilité existe aussi d’être alerté par SMS en cas de casier soudainement vide. L’appareil rend la monnaie. L’introduction du billet de 50 francs revisité a nécessité des mises à jour. Le distributeur n’acceptait pas les nouvelles coupures.

Une dizaine en Suisse romande
L’achat de ce système représente un investissement important pour les maraîchers. «Je ne me suis pas amusé à calculer quand je l’aurai rentabilisé, note Jean-Marc Pallud. Mais au rythme auquel il se vide,
je ne regrette pas cet achat. Le jus de pomme pasteurisé, en particulier, s’écoule très bien.» À noter que le prix des pommes vendues via le distributeur est le même que celui de celles qui reposent dans les
cageots du local de vente directe traditionnelle.distrib-pommesjpg
Ailleurs en Suisse romande, de plus en plus de distributeurs de pommes font leur apparition en complément aux installations habituelles de vente directe. Il n’existe pas de répertoire précis de leur nombre. Selon Agridee, principal fournisseur allemand, il s’en trouverait déjà une bonne dizaine.
Précisons cependant que la plupart de ces machines sont multifonctionnelles: pommes, patates, bocaux, bouteilles, les tiroirs renferment tout ce que le producteur veut bien y mettre. Thomas Stuber, représentant de l’entreprise en Suisse, est d’ailleurs passé maître dans l’adaptation de ces machines aux besoins particuliers de ses clients. Pour les patates, le modèle est le plus souvent à base ronde, tandis que le distributeur à pommes se présente sous la forme d’un meuble métallique à casiers, réfrigérés ou non. «Nous calibrons les distributeurs au plus près des besoins de nos clients», explique Véronique Molinari, représentante d’Agridee en Suisse romande. Et d’expliquer que ces appareils ont une fonction sécuritaire sur le marché de la vente directe: «Le temps où l’on se rendait à la ferme pour y chercher fruits et légumes dans une cabane en bois est bientôt révolu. Trop de gens partent sans payer, quand ils ne volent tout simplement pas la caisse.» À Saillon (VS), Max Spycher met le doigt sur les limites du système de distribution automatique: «Avec les pommes, on touche une clientèle qui pommesne cherche pas de grosses quantités. Nos casiers peuvent accueillir 8 kilos maximum. Nous touchons en particulier des promeneurs ou des gens du coin, désireux d’acheter des fruits frais quand leur vient l’envie.»
Pour le producteur, l’automate représente enfin une source d’information sur les ventes. Un système informatisé fournit toutes les statistiques relatives à la vente des différentes catégories de produits stockées dans les casiers. Ainsi, le maraîcher saura quelle variété se vend le mieux, en quelle quantité et dans quel flux.

Texte(s): Nicolas Verdan
Photo(s): Guillaume Mégevand

Où en trouver

  • Verger d’Arare , Route de Bardonnex 106, Plan-les-Ouates (GE).
  • Verger de Saint-Loup, Route de Saint-Loup 54, Versoix (GE).
  • Domaine de Bois-Bougy, chemin de Bois-Bougy 4, Nyon (VD).
  • Les Jardins de la Petite Lignière Route Suisse 55, Gland (VD).
  • O’Fruitier, Domaine de Roveray, 1170 Aubonne (VD).
  • Fruit du Paradis, Route de Genève 38, Rolle (VD).
  • Belmont Fruits, Route de Belmont 74, Montagny-la-Ville (FR).
  • Max Spycher, Chemin de l’Écluse 20, Saillon (VS).
  • Leemann Fruits, Chemin des Carrières 10, Leytron (VS).