Cheval
Le Marché-Concours attire des spectateurs de toute l’Europe

Ce week-end, des milliers d’amoureux du franches-montagnes convergeront vers le Jura. Loin de se limiter à la Suisse, le Marché-Concours de Saignelégier attire également des amateurs de l’Europe entière. Comment ceux-ci perçoivent-ils cette fête? Témoignages.

Le Marché-Concours attire des spectateurs de toute l’Europe

Jean-Philippe Guillaume, France
«Il faut vivre cette fête pour en ressentir toute la beauté»

En Bourgogne, à Véron, Jean-Philippe Guillaume, son épouse et son beau-père (de g. à dr.) ont eu un coup de cœur pour le franches-montagnes voilà une dizaine d’années. Depuis lors, ils ne cessent de s’investir pour promouvoir la race en France via leur domaine équestre des Attelages du Bois-Naison. «Il faut voir le Marché-Concours au moins une fois dans sa vie, souligne Jean-Philippe Guillaume. Même si nous en avons beaucoup parlé à nos clients,  pour tenter de leur faire partager cet événement, il faut le vivre pour ressentir toute la beauté de cette fête.» Il est tellement convaincu  de l’aspect exceptionnel du Marché-Concours qu’il a organisé cette année un car spécial pour emmener ses clients à la découverte de l’événement. «J’apprécie l’atmosphère particulière qui y règne. On ne ressent pas du tout un caractère commercial, au contraire.»


Jean Étienne, Belgique
« J’aime le côté campagnard et convivial »

Voilà dix ans que Jean Étienne, de Modave, a découvert le franches-montagnes. Depuis lors, il en a commercialisé plus de 400, en en gardant quelques-uns pour lui, afin de les atteler. Le marchand belge, de l’élevage du Fays, s’est rendu à plusieurs reprises au Marché-Concours.  «À chaque fois, je ressens un enchantement particulier à vivre cette fête du cheval. Visuellement, les différentes attractions sont magnifiques à voir. Je suis toujours surpris du nombre  de chevaux qu’on peut admirer simultanément sur la plaine  où se déroulent les courses.» En venant à Saignelégier,  Jean Étienne a également pu ressentir la différence de milieu entre les amateurs de franches-montagnes ici en Suisse et dans son pays. «En Belgique, la clientèle qui acquiert un tel cheval est plutôt aisée financièrement et recherche avant tout une monture au caractère irréprochable. Au Marché-Concours, j’ai été frappé de voir que le franches-montagnes est souvent issu d’un élevage familial rural, où tous les membres de la famille sont impliqués et participent. Cela n’existe pas chez nous. L’ambiance de la fête s’en ressent: j’aime ce côté campagnard, convivial et spontané.»  Plusieurs animations l’ont particulièrement marqué.  «Les quatre poulains attelés à un char m’ont ému, c’était magnifique. J’ai aussi été impressionné par les courses de chars à quatre chevaux, on ne voit cela nulle part ailleurs.  Et le quadrille avec les jeunes filles en costume du pays était très beau.» Le Marché-Concours a inspiré le Belge au point  qu’il a mis sur pied pour la première fois cette année un festival du franches-montagnes dans sa ville. De multiples démonstrations ont émaillé la journée de fête, montrant la polyvalence de la race.


Manfred Rühmann, Allemagne
«La présentation simultanée de 400 chevaux est unique au monde!»

Depuis une vingtaine d’années, Manfred Rühmann a misé sur le franches-montagnes comme cheval d’école pour les élèves de son centre équestre situé dans la banlieue de Hambourg, au nord de l’Allemagne. Il en possède une vingtaine. Assister au moins une fois dans sa vie au Marché-Concours était un passage obligé pour cet homme convaincu des qualités de la race. «J’ai été fasciné par la présentation des 400 juments et de leurs poulains. C’est unique au monde! La majorité de ces chevaux, bien qu’ils ne soient âgés que de 3 ou 4 ans, sont restés calmes malgré la musique et l’environnement inhabituel. Jamais on ne pourrait faire cela avec une autre race. Le caractère unique du franches-montagnes, tranquille et posé, est ici particulièrement mis en valeur.» L’Allemand a également été particulièrement impressionné par la grande écurie, où des dizaines de chevaux sont à l’attache. «C’est fantastique! Le public passe juste derrière de jeunes chevaux et ceux-ci restent calmes. Il n’y a pas de coup de pied, rien. Je trouve que la relation entre l’homme et le cheval que j’ai pu observer là-bas est bien plus harmonieuse et équilibrée que ce que j’ai pu voir ailleurs. On sent que les gens du pays ont les pieds sur terre… et que cela se reflète sur leurs chevaux.» Les multiples  attractions auxquelles a assisté Manfred Rühmann n’ont fait que confirmer ce qu’il avait déjà lui-même expérimenté avec la race, à savoir sa polyvalence. «Cette fête typique est belle et correspond parfaitement à la région et à ses habitants. C’est sûr, j’y retournerai une fois!»

Texte(s): Véronique Curchod
Photo(s): DR/Philippe Aubry

Le Marché-Concours de Saignelégier, c’est...

1 race à l’honneur: le franches-montagnes.
3 jours de fête.
40’000 à 50’000 visiteurs.
400 chevaux exposés.
4 atteleurs et 8 jeunes filles pour un quadrille campagnard.
1 syndicat d’élevage et 1 canton hôte d’honneur différent chaque année.
30 courses campagnardes, comprenant des courses à cru, des courses de chars romains et de chars attelée.
1897: la première édition.

+ d’infos Du 12 au 14 août. www.marcheconcours.ch