Vente directe
Le magasin à la ferme, un lieu à soigner

L’aménagement d’un point de vente réclame une réflexion approfondie. Pour l’agencer sans se tromper, quelques règles de marketing simples sont à respecter dans la présentation des produits.

Le magasin à la ferme, un lieu à soigner

«Pour mieux vendre ses produits, il faut les mettre en scène. Pas question de disposer la marchandise sans aucune réflexion!» Pour Yves Goumaz, consultant indépendant et spécialiste en marketing, les producteurs qui se lancent dans la vente directe doivent à tout prix soigner l’aménagement et la visibilité de leur point de vente ainsi que la mise en valeur de leurs produits. «L’augmentation de sa fréquentation, qu’il s’agisse d’un libre-service ou d’un magasin, à la ferme ou en ville, en dépend», assure ce spécialiste. Selon Yves Goumaz, le client doit toujours être placé au centre de la réflexion du producteur. «Il doit être conscient que l’acheteur ne pense qu’à lui!» Il convient donc se mettre à sa place afin d’anticiper ses besoins et ses réactions et faire appel à ses cinq sens. «Avec des produits de la ferme, rien de plus simple que de donner à voir, à déguster, à sentir, et bien sûr à toucher. On peut rajouter un fond musical, toujours bienvenu», conseille Yves Goumaz. Par ailleurs, les producteurs ne doivent pas oublier qu’ils vendent également des «bénéfices», notamment émotionnels, aux clients, et pas seulement des marchandises. «Vous ne proposez pas uniquement des fraises, mais aussi des moments de plaisir», souligne l’expert. «Une exploitation agricole regorge de potentialités pour créer de l’émotion et des expériences d’achat destinés aux clients, poursuit Yves Goumaz. Le «merchandising» et les animations ne sont pas seulement réservés aux grandes surfaces.» Laisser par exemple quelques poules dans un enclos à proximité du magasin et fleurir les abords du bâtiment sont ainsi de petites initiatives qui influent sur l’inconscient de l’acheteur.
En matière d’organisation, ne pas oublier non plus de positionner les produits de façon stratégique: «En grandes surfaces, on met de la chantilly à côté des fraises et du jambon cru à côté des asperges. Eh bien je recommande aux producteurs de faire de même en plaçant les produits qui se marient bien entre eux et de ne pas segmenter systématiquement les catégories!» Enfin, la signalétique à l’extérieur du magasin est essentielle. «Il faut accompagner le client jusqu’au bout, en lui indiquant précisément où se situe le parking, et comment circuler au sein de l’exploitation, quitte à tracer des lignes blanches au sol!»

 

Texte(s): Claire Muller
Photo(s): DR