Agriculture
La vente directe permet d’éviter la traite en solo

Vincent Gruet, agriculteur à Sermuz (VD), participe à l'opération Lait solidaire de Terre&Nature.

La vente directe permet d’éviter la traite en solo

Les vaches défilent dans la salle de traite des Gruet, à Sermuz, à quelques kilomètres seulement d’Yverdon-les-Bains. Dès 17 h, les soixante bêtes de la race brune s’alignent et attendent calmement que vienne leur tour. C’est aussi le cas des clients de Vincent Gruet: la semaine, ils peuvent venir chercher du lait cru, tout juste sorti du pis et riche en crème, à l’heure de la traite, entre 17 h et 18 h 30. Des bouteilles sont à leur disposition. Pour patienter, ils peuvent caresser les chats de la ferme, avides de lait frais, ou admirer les veaux.
Depuis quelques mois, l’adresse de l’agriculteur figure sur la plate-forme internet du lait solidaire, lancée en début d’année par Terre&Nature. Si cela n’a pas dopé ses ventes de lait, cette présence numérique a toutefois permis de faire parler de la commercialisation de lait directement dans les fermes, estime-t-il. Un fait qui était souvent méconnu du grand public. À Sermuz, une dizaine de personnes, habitant essentiellement dans la région, font le déplacement pour venir se réapprovisionner chez les Gruet toutes les semaines. «La majorité d’entre eux prend deux à trois litres à la fois, mais j’ai une cliente, faisant beaucoup de pâtisseries, qui repart avec dix litres d’un coup», explique le jeune agriculteur, se chargeant du service, toujours avec le sourire. Il lui arrive souvent de devoir interrompre momentanément son travail pour approvisionner ses clients, «ce qui ne prend pas tant de temps que ça», reconnaît-il. Vincent Gruet apprécie d’ailleurs ces visites impromptues à la nuit tombée. «C’est l’occasion de discuter un peu. On se sent parfois un peu seul quand on trait, c’est sympa de pouvoir papoter un moment.» Il profite de ces instants pour parler de son travail, de la réalité du métier aussi, ce qui intéresse beaucoup ses visiteurs. «Certains ont encore une image de la ferme à l’ancienne, où l’on trayait les vaches une à une. Ils sont parfois étonnés de voir qu’ici c’est mécanisé et que l’on en trait huit d’un coup», sourit-il.
Les Gruet ont pensé installer un distributeur en libre-service le long de la route de Pomy, mais ils y ont finalement renoncé. «Ces machines sont coûteuses et demandent un investissement important, estime Vincent Gruet. Pour l’heure on préfère s’en passer.»

+ d’infos Vous avez la possibilité de vous inscrire en ligne: www.lait-solidaire.terrenature.ch. Nous sommes à votre disposition pour toutes demandes d’informations: marketing@terrenature.ch;
La carte est visible sur www.terrenature.ch/lait

 

Texte(s): Céline Duruz
Photo(s): céline duruz