Vente directe
La déclaration nutritionnelle: un casse-tête pour les artisans

La nouvelle loi sur les denrées alimentaires entrée en vigueur en 2017 provoque d’importants changements. Les producteurs pratiquant la vente directe ou la vente en vrac doivent s’y adapter.

La déclaration nutritionnelle: un casse-tête pour les artisans

«C’est compliqué! J’ai 140 000 emballages préimprimés au galetas. Qu’est-ce que j’en fais? Je suis une petite artisane. Financièrement, je ne peux pas me permettre de les jeter et d’en recommander. Il me faudrait refaire les clichés pour mes onze variétés de flûtes. À 500 francs par unité, cela fait un sacré budget!» Barbara Demont fabrique des produits de boulangerie et de pâtisserie chez elle à Vullierens (VD). Comme bien d’autres artisans du terroir, elle redoute les exigences de la nouvelle loi sur les denrées alimentaires entrée en vigueur le 1er mai 2017. Heureusement pour elle, vu qu’elle pratique la vente directe, elle a jusqu’au 30 avril 2021 pour adapter ses étiquettes.  L’ordonnance concernant l’information sur les denrées alimentaires (OIDAI) considère différemment les produits qui sont préemballés et ceux vendus en vrac (pain, fromage à la coupe, etc.). Pour les aliments préemballés, la principale nouveauté concerne la déclaration nutritionnelle. Elle consiste à mentionner la valeur énergétique et la teneur en matières grasses, en glucides, en protéines et en sel. «Les producteurs peuvent évaluer eux-mêmes cette valeur nutritive à l’aide de bases de données disponibles sur internet, toutefois, nous allons prochainement mettre un outil à leur disposition pour faciliter leur travail, relève Éva Flückiger, de l’Institut agricole de Grangeneuve (FR). Mais l’obligation de la déclaration nutritionnelle ne s’applique pas «aux denrées alimentaires de fabrication artisanale, fournies directement par le fabricant au consommateur ou à des commerces d’alimentation locaux». «Artisanal veut dire que la fabrication n’est pas régulière. La Confédération a toutefois évité de définir ce qu’elle entend par «local». Cela devra être tranché, au cas par cas, par les cantons.» La provenance d’un ingrédient doit dorénavant être indiquée s’il représente plus de 50% du poids total et s’il diffère de la présentation. Les producteurs qui pratiquent la vente en vrac ou sur internet ont jusqu’au 1er mai 2018 pour indiquer la composition des produits de manière visible. Au marché, une affichette doit indiquer que le vendeur peut renseigner le client oralement, notamment sur les allergènes. Une quinzaine d’ingrédients sont concernés.

+ D’infos www.vulg-fr.ch, www.blv.admin.ch

Texte(s): Marjorie Born
Photo(s): DR