Vente directe
La boutique en ligne, une fausse bonne idée?

Commercialiser en ligne les produits de son exploitation a de quoi séduire! Mais attention, passer d’un magasin fermier à un e-shop attrayant et bien référencé ne se fait pas en un clic de souris...

La boutique en ligne, une fausse bonne idée?

«Et si je me mettais à vendre en ligne mon assortiment de yaourts et de biscuits?» Séduits par les success-stories de grands distributeurs, de nombreux producteurs romands sont tentés à l’idée de se lancer eux aussi dans l’e-commerce. Mais autant le dire tout de suite, ouvrir et gérer une échoppe en ligne n’a rien de comparable, du point de vue des contraintes, à un magasin physique. Si la mise en place informatique d’un e-shop n’est pas excessivement onéreuse – location d’un nom de domaine, achat de modules spécifiques pour paiement en ligne –, exister sur la toile coûte cependant vite très cher. Chez farmy.ch, start-up zurichoise d’e-commerce de produits du terroir suisses et étrangers qui vient de débarquer en Romandie (notre photo), on consacre des centaines d’heures et un budget conséquent au marketing pour amener du trafic sur le site. «Sans un bon référencement sur les moteurs de recherche, autant oublier tout de suite l’e-commerce», résume Alexandre Badoux, gérant de farmy.ch en Romandie. Ensuite, il faut évidemment proposer des photos de bonne qualité ainsi que des détails suffisamment explicites des denrées: «Référencer chaque produit sur le site web représente des heures de boulot», témoigne Suzanne Gabriel, gérante du magasin Terre vaudoise à Lausanne, qui s’apprête à mettre en ligne son e-shop d’ici quelques jours. Quant à la coordination des stocks, ce n’est pas non plus une mince affaire. «Avoir un site 24 heures sur 24 parfaitement à jour est une gageure», reconnaît Alexandre Badoux. Et une fois les commandes effectuées en ligne, c’est l’acheminement des marchandises qu’il faut gérer: «Je vais commencer par mettre en place un drive, confie Raphaël Gétaz, qui vient de lancer sa micro-ferme maraîchère Les Jardins de Chivrageon, à Aubonne (VD), et mettra en ligne son magasin virtuel cet été. Les clients paieront en ligne et viendront chercher leur panier déjà préparé à la ferme. Mais je vise à moyen terme un système de livraison à domicile.» Finalement, il reste à régler la question des délais d’acheminement. «Qui dit e-commerce, dit immédiateté», affirme Alexandre Badoux. Ainsi, dans l’agglomération zurichoise, farmy.ch livre dans les heures qui suivent la commande. Pas de quoi impressionner Raphaël Gétaz. «Je pense trouver ma clientèle même en ne livrant que deux fois par semaine. Ce qui compte, c’est d’offrir la possibilité de commande et de paiement en ligne. Un critère incontournable si je veux vivre de la vente directe!»

+ d’infos: https://j-d-c.ch/  https://www.farmy.ch/

 

Texte(s): Claire Muller
Photo(s): DR