Les boutiques en ligne et les paniers sur abonnement offrent aux agriculteurs un circuit court de plus en plus apprécié – mais s’avèrent également contraignants sur le plan de la gestion. «Et la charge administrative est déjà lourde pour les paysans», relève Markus Bernhardsgrütter. Pour l’alléger et ainsi rendre la vente directe plus efficace, il a imaginé Saisonbox en collaboration avec son collègue Matthias Ruoss, maraîcher en Thurgovie: quatre applications interconnectées sur smartphone, dont l’une à destination des clients et les autres respectivement pour le producteur, le conditionneur et le livreur.

Les deux exploitants ont initialement développé leur concept lors de leur formation en agrotechnique au Strickhof, le Centre de compétences en agriculture, alimentation et économie domestique de Zurich. «En 2016, nous avons décidé de le professionnaliser pour relancer la dynamique de la vente directe dans nos domaines respectifs, raconte Markus. La programmation et les logiciels ont été revus de fond en comble pour s’intégrer dans un système à même de simplifier et de coordonner chaque étape de la chaîne allant de la production à la livraison en passant par la commande. Et sa souplesse permet de le faire évoluer constamment.»

Saisonbox propose concrètement la commande et la livraison de fruits et légumes selon un système d’abonnement. «Chaque producteur gère de façon autonome sa propre page selon le type, la quantité et la disponibilité des fruits ou légumes qu’il propose. À l’autre extrémité de la filière, le client peut ajouter des commandes spéciales à son panier habituel», précise le maraîcher. Les données saisies sont automatiquement transmises au reste de la chaîne de vente, de façon à en faciliter chaque étape. Le calcul des quantités et prix se fait automatiquement, ce qui permet au cultivateur, mais aussi au conditionneur, de composer facilement une box de la valeur choisie sur l’abonnement – en format S, M ou L.

Saisonbox est aujourd’hui une S. à r.l. regroupant trois domaines dans trois cantons différents (SG, BE et ZG), mais son architecture informatique ne limite «ni le nombre de producteurs ni celui des clients», explique Markus Bernhardsgrütter. «Idéalement, nous souhaitons voir encore une vingtaine de sociétaires nous rejoindre, dans toute la Suisse. Mais seuls les produits suisses, saisonniers et régionaux sont autorisés. Car le maraîcher reste au centre de notre démarche», conclut Markus Bernhardsgrütter.

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