En 2021, Terre&Nature présente tous les mois un projet en recherche de fonds sur la plateforme de financement participatif Yes We Farm. En juin, la parole est à deux sœurs qui souhaitent créer une conserverie artisanale.
Remplacer les sempiternelles boîtes de thon et de petits pois-carottes traînant au fond du placard par des conserves de produits de saison, bios et locaux. C’est le projet de Léna et Pauline Maillard, deux Jurassiennes installées à Vaulion (VD) depuis peu. Les deux sœurs viennent de lancer une campagne de financement participatif pour transformer et équiper des locaux dans lesquels elles apprêteront des délices de saison, qu’elles entendent vendre sous le nom de La Boète, soit la «boîte» en patois jurassien – clin d’œil à leurs origines. «Il existe peu de conserveries en Suisse alors que ce conditionnement a de nombreux avantages, explique Léna. On a envie de proposer des plats tout prêts, afin que les consommateurs sachent ce qu’ils mangent réellement.»
Leur projet a pris forme l’été dernier, lorsque l’étudiante en géologie a donné un coup de main à un maraîcher, l’aidant également sur les marchés. Une révélation pour elle. «Pauline aime cuisiner, on peut ainsi allier nos compétences. On a voulu se démarquer en choisissant des boîtes en fer blanc recyclable plutôt que des bocaux en verre», poursuit Léna. À leurs yeux, les traditionnelles et un peu désuètes boîtes ont un avantage de taille: elles sont facilement transportables par la poste ou à vélo.
Les deux productrices testent actuellement leurs recettes dans les locaux d’un traiteur qu’elles louent à Cossonay (VD). Elles prévoient de lancer sur le marché cet été des «boètes» apéritives contenant des tomates, des aubergines, des poivrons farcis ou encore du houmous. «On produira plusieurs gammes pendant l’année, avec des plats traditionnels comme de la choucroute, mais aussi des soupes et des plats exotiques inspirés de nos voyages», détaille Léna Maillard. La saisonnalité et l’abondance des fruits et légumes à leur disposition dicteront leur emploi du temps.
Les sœurs ont en effet prévu de valoriser les surplus et les invendus dans leurs créations culinaires, afin de leur donner leur «moment de gloire». «On fera par exemple du velouté de courgette en saison, note Léna. Nous sommes encore en train d’effectuer des tests, notamment avec l’aide d’un laboratoire, mais nos plats se gardent au minimum un mois.» Ils seront disponibles dans de nombreuses épiceries romandes, mais aussi dans des locaux de vente directe à la ferme et sur leur futur site internet.