Un hérisson sous la clôture
Un hérisson sous la clôture

Il y a à peu près une année, je vous avais promis un billet sur la clôture-abri-à-hérisson que je venais de construire. Mais le temps a passé trop vite et j’ai eu plein d’autres choses à raconter depuis lors. Je reviens enfin sur ce sujet car d’une part, c’est le bon moment d’élever une palissade de ce genre avec les déchets de taille du jardin et d’autre part,  j’ai humé l’autre jour à la petite porte du refuge une odeur qui pourrait bien être celle d’un hérisson.

Tout a commencé en  mars 2018. En reportage dans la pépinière permacole Atmosvert, dans la Creuse, j’avais alors photographié une barrière de jardin réalisée avec un tas de branches empilées (photo). L’idée m’a paru aussi simple que séduisante: on fiche deux rangées de piquets dans le sol, à l’écartement souhaité, et on y empile à l’horizontale tous les déchets de taille qui nous tombent sous la main. Le bois se dégradera petit à petit, tout en offrant le gîte et le couvert aux troglodytes, aux invertébrés, aux mousses et aux champignons. En février 2019, je m’en suis inspirée pour rendre à la fois plus visible et plus accueillante une des entrées de notre jardin. Avec toutefois deux petites adaptations personnelles: l’usage de branches longues et régulières pour donner un aspect plus soigné, et l’intégration au pied de l’ouvrage d’un abri grand luxe pour hérisson.

Pour délimiter la clôture, j’ai commencé par planter, avec l’aide de Christian,  six piquets en chêne obtenus chez un paysan du coin. Au niveau du sol, il a suffi ensuite d’ajuster grossièrement quelques planches et de les clouer pour créer un caisson. Coté jardin, j’ai découpé un arrondi de 12 cm en tous sens en guise de porte.  A l’intérieur du refuge? Un accès en chicane -pour décourager les prédateurs-  et tout au fond, un tapis de foin et de feuilles sèches  pour satisfaire le plus douillet des hérissons. Après avoir étanchéifié le couvercle du caisson avec un bout de bâche EPDM, j’ai empilé peu à peu des branches de noisetiers et de sapin pour élever la clôture. Pour éviter que les piquets ne s’écartent lors de cette opération, cela vaut la peine de les attacher transversalement avec du fil de fer. Histoire de rendre l’entrée du jardin plus jolie, j’ai encore rajouté une treille en guise de portail, et une clôture amovible de l’autre côté.

Question esthétique, cette clôture originale s’intègre plutôt bien dans notre jardin plein d’herbes folles. Mais est-ce que ça plaît au hérisson? Pour être honnête, je dois bien admettre que le petit animal a boudé notre offre l’an dernier. Et au vu des toiles d’araignées tendues à l’entrée, aucune autre bestiole n’en a profité. Mais depuis quelques jours, me voilà pleine d’espoir: la porte du refuge est bien dégagée et il y flotte une odeur bien musquée. Mon fils a installé un piège photo pour en avoir le cœur net. Pour l’heure, il n’y a capturé qu’un chat venu -lui aussi- renifler l’entrée. Promis, je vous avertis dès que j’ai du nouveau.

 

En savoir plus sur le hérisson et les moyens de lui venir en aide: ProIgelSauve-qui-Pique, S.O.S.hérissons

 

Texte(s): Aino Adriaens
Photo(s): Antoine Lavorel, Aino Adriaens