Un cabanon qui sent bon le chanvre
Un cabanon qui sent bon le chanvre

Je n’ai jamais fumé de pétard, mais l’odeur du chanvre à bâtir, je connais beaucoup mieux! Il y a 15 ans, nous avons isolé les murs de notre vieille maison avec une bonne épaisseur de béton de chanvre, un matériau  naturel, respirant et agréable à vivre. Depuis quelques semaines, notre cabanon de jardin est en train de subir le même sort et c’est très réjouissant!

Pour rappel et en résumé, voici un petit historique de notre chantier de construction “low tech” et “hand-made” débuté l’hiver dernier:

janvier à avril 2019.  Abattage d’épicéas dans la forêt voisine, à la scie et en famille. Lire billet du 7 janvier 2019

 

 

 

mai à juin 2019.  Christian construit tout seul la charpente, à grand renfort de cordes et d’une excellente maîtrise de la physique des leviers . Lire billet du 9 mai 2019

 

 

 

juillet-septembre 2019. Couverture du toit avec un isolant en fibre de bois et des vieilles tuiles récupérées à la scierie du village. Construction des parois avec des planches brutes issues de la même scierie. Tous les matériaux ont été acheminés au jardin à la force des bras et des mollets.

 

 

 

octobre à décembre 2019. Recherche et pose de fenêtres isolantes dénichées dans les petites annonces. On décide d’isoler les murs avec 13 cm de béton de chanvre car ce matériau se prête bien à la construction en ossature bois. Cela permettra aussi de rigidifier l’édifice.

 

 

Le week-end passé, j’ai enfin tourné le dos un moment aux nouvelles plantations pour prêter main forte à mon bricoleur préféré. Car il faut bien le dire, c’est lui qui a assuré avec brio 90 % du gros œuvre tandis que je m’occupais du jardin, des bêtes et de l’intendance… Ainsi en va-il du partage de nos tâches, loisirs et passions qui, somme toute, se rejoignent complètement. N’empêche, histoire de m’y sentir quand même un peu chez moi,  j’ai été ravie de mettre la main à la pâte des murs du cabanon. Car c’est bien d’une pâte composée de chaux et de chenevotte, la moelle de la tige de chanvre, qu’il s’agit. En pratique, le mélange se prépare dans une bétonnière avec une proportion de deux arrosoirs d’eau pour 10 mesures de chaux (d’environ 1 litre) et autant de chenevotte qu’il faut pour obtenir une consistance de muesli pas trop collant (vous apprécierez la précision!). Après il suffit de tasser le mélange dans les coffrages appuyés contre les planches puis d’attendre un jour avant de démouler. Le résultat est très chaleureux, mais quand tout sera bien sec, on le couvrira sans doute d’un crépi de chaux ou d’argile pour gommer les imperfections.

Ma contribution aura été de courte durée car nous avons vite manqué de panneaux de coffrage pour aller de l’avant. Et bien tant pis: on a décidé de ne se mettre aucune pression ni échéance, ce qui est sans doute salutaire pour notre vie de couple. Ma prochaine mission? Dénicher une vieille porte d’entrée et choisir la couleur de la lasure extérieure. Et ça c’est sûr, cela me prendra beaucoup plus de temps…

 

Texte(s): Aino Adriaens
Photo(s): Aino Adriaens

Construire en chanvre

Le chanvre fournit une excellente matière première (la chenevotte) pour la réalisation de murs et de crépis isolants. C’est en plus une plante facile à cultiver, qui demande peu d’intrants, produit de l’huile mais aussi des fibres textiles de grande qualité. Vous en apprendrez plus plus sur ses usages dans la construction sur le site de la maison Nature, portail romand de l’habitat écologique et du jardin naturel.