Vacances sereines grâce à nos «garden-sitter»
Vacances sereines grâce à nos «garden-sitter»

Partir plus d’une semaine en vacances quand on a un grand jardin, des serres pleines à craquer, des ruches et une basse-cour toujours affamée n’est pas très facile, qui plus est au printemps quand tout ce petit monde est en pleine ébullition. Heureusement, depuis plusieurs années, nous pouvons compter sur des amis en or qui adorent venir passer leurs vacances chez nous. Le deal est gagnant-gagnant: les clés de la maison et des légumes à profusion contre les soins au jardin et beaucoup d’indulgence pour la poussière du salon. Mais pour qui ne fait pas ça tous les jours, le job n’est pas tout simple et la liste des recommandations plutôt longue.

Côté serres, il s’agit d’enclencher tous les deux ou trois jours l’arrosage au goutte à goutte, ouvrir les portes la journée s’il fait trop chaud, les refermer pour la nuit et couvrir certaines plantes de plastique si du gel est annoncé. Mais surtout, il faut arroser régulièrement -mais pas trop et pas sur le feuillage-  les centaines de plantons en tous genres qui recouvrent les tables et les étagères, sans compter ceux qui sont encore dans la maison. La plupart des semis ont été fait dans des PMP, des plaques de culture drôlement pratiques mais qui se dessèchent vite, surtout sur les bords, ce qui exige précision et concentration  au moment d’arroser. Côté animaux, la volaille et Touffu le lapin cohabitent en bonne entente et picorent dans les mêmes assiettes le grain et la pâtée, mais il faut se farcir le caractère irascible de Georges le paon qui, s’il est mal luné, peut vous faire un sale coup par derrière. Il faut aussi leur ouvrir chaque matin la porte du verger  puis veiller à ce que tout le monde soit bien rentré le soir pour que chacun puisse dormir sur ses deux oreilles.

Pas découragés pour autant, Pascale et Marc ont débarqué depuis Lausanne avec enfants, bagages et larges sourires à l’idée de s’occuper des poussins et de picorer des mange-tout dans la serre. Et ma copine Gisèle, apicultrice passionnée, m’a promis de passer mettre les hausses sur les ruches si la météo le justifiait. Tout s’est bien passé ou presque. La végétation a explosé, les plantons ont prospéré et aucune bête ne manquait à l’appel. Soucieux de bien faire, nos «garden-sitter» jouent leur rôle à merveille et nous n’avons à leur reprocher que leur angoisse du planton mort ou de la poule manquante, car cela n’a rien de dramatique. Rassurez-vous les amis: le jardinage n’est pas une science exacte, et même avec des années d’expérience, les paramètres en jeu sont trop nombreux pour se prétendre infaillible. Les drames sont courants mais pas insurmontables, même quand le renard fait un carnage au poulailler.

En été, ce sont des amis belges amoureux du jardin qui assurent notre relève depuis au moins 5 ans. Ils ne s’en lassent pas et c’est tant mieux. On ne s’en lasse pas non plus, mais comme pour les vieux couples, quitter le jardin est salutaire pour maintenir la passion et le bonheur des retrouvailles.

 

Texte(s): Aino Adriaens
Photo(s): Antoine Lavorel