Quand 1000 mains s’unissent…
Quand 1000 mains s’unissent…

Samedi dernier, c’était la fête des récoltes au domaine de Rovéreaz, sur les hauts de Lausanne. Je pensais n’y faire qu’un saut, j’y suis restée tout l’après-midi, tant il y avait de choses à voir et de gens à rencontrer. Tant il y avait de saveurs et de rêves, de sourires et d’espoir. En à peine plus de deux ans, le Jardin aux 1000 mains, qui occupe 6000 m² à côté de la ferme, est devenu une référence dans le petit monde de la permaculture romande. Et pour cause: il allie pédagogie, partage et solidarité dans un design écologique particulièrement harmonieux.

«Nous avons imaginé les éléments du jardin de façon participative avec les habitants de la région. On  s’était donné 5 ans pour créer le design mais quasi tout a été mis en place dès la première année car des centaines de bénévoles sont venus nous prêter main forte!» rappelle Elise Magnenat, coordinatrice du projet  (lire aussi pp 26-27 du hors-série permaculture). On peut y voir une spirale à insectes débordante d’arômes, un jardin en trou de serrure, des buttes chevauchées par une kyrielle de fleurs et de légumes savamment agencés selon leur complémentarité et leur phase avec la lune, un jardin-forêt, un mandala, etc. Ouvert à tous, le Jardin aux 1000 mains accueille deux fois par semaine les enfants des crèches lausannoises, collabore avec une entreprise de réinsertion, donne des cours de permaculture et attire tous les lundis soirs (jusqu’en octobre) des dizaines de citadins, toutes générations confondues, désireux de renouer avec la terre, de donner un coup de main ou de partager simplement un chouette moment dans un ambiance sympathique.

Samedi, les bénévoles ont mis les bouchées doubles pour que la fête soit belle. Il y avait des récoltes pleines de couleurs, des pommes à presser, des gâteaux à goûter, des graines à trier, du romarin à ciseler. Les enfants grimés couraient dans les sentiers. Les visiteurs étaient invités à couper les légumes pour le chaudron du soir. «Cultiver l’avenir ensemble est la raison d’être de l’association. On espère que ce jardin donnera envie aux gens de faire la même chose ailleurs»  insiste Elise. A voir la multitude d’initiatives qui bourgeonnent en Suisse romande, il semble que ce pari soit déjà réussi.

Texte(s): Aino adriaens
Photo(s): Aino Adriaens