Ma butte de Noël
Ma butte de Noël

L’idée m’a effleurée un instant de faire grimper l’une de nos dindes sur ma butte de Noël, histoire de la rendre un peu moins austère et vous transmettre mes bons vœux. Mais c’eut été cynique et chronophage, vu le manque d’esprit qui caractérise ces volailles.  J’y ai donc invité Georges le paon, nettement plus décoratif, et qui ne se fait jamais prier quand il s’agit d’être pris en photo…

Trêve de plaisanterie! Ceci n’est qu’une accroche pour vous intéresser au remaniement complet d’une des buttes de culture du potager mandala, façonné il y a bientôt trois ans (lire l’article du 17.03.16). Comme notre sol est très drainant, nous avions disposé du bois tout au fond afin d’améliorer la rétention d’eau et la fertilité: du bois mort forestier, mais aussi quelques vieilles poutres de granges récupérées dans le voisinage. Ce choix n’était pas très heureux, car cette année, j’ai constaté que certaines poutres ne s’étaient presque pas décomposées et leur dureté empêchaient même un bon enracinement des légumes.  Cela pourrait être dû à la présence de biocides dans le bois, car les charpentes sont souvent traitées avec des produits contre les xylophages. Dans le doute, j’ai décidé de reprendre à zéro la butte la plus problématique.

La première étape a été de gratter la couche de terre végétale, la mettre précieusement de côté, et de déterrer les poutres suspectes. L’idée ensuite était de disposer en lasagne différentes couches de matériaux organiques, en équilibrant au mieux les apports carbonés (paille, bois, ..) et azotés (déchets verts, fumier, …). De bas en haut, voici les matériaux utilisés:

  • Niveau o: terre végétale
  • Niveau 1:  branches et bouts de troncs déjà bien vermoulus prélevés dans la forêt voisine (avec l’autorisation du forestier). Il est important de bien combler tous les vides avec les plus petits fragments de bois pour éviter l’installation des petits rongeurs.
  • Niveau 2: BRF, ou “bois raméal fragmenté” du jardin. On a simplement broyé les branches et rhizomes d’un rosier envahissant et d’un gros buis décimé par la pyrale. Coupés en automne, ces branches offrent un rapport carbone/azote idéal.
  • Niveau 3: mélange de paille et de crottes de poules prélevé dans le poulailler
  • Niveau 4: nouvelle couche de broyat de rosiers et de buis
  • Niveau 5: terre végétale d’origine, additionnée de quelques monticules de campagnols
  • Niveau 6: feuilles mortes de vigne et de glycine, prélevées sur la terrasse
  • Niveau 7: branches de sapin, destinées surtout à maintenir les feuilles mortes en place et à perpétuer la magie de Noël…
  • Niveau 8: Georges le paon, pour couronner le tout.

Maintenant, c’est au tour des vers de terre et de milliers de créatures invisibles de travailler. Je me réjouis de voir le résultat l’an prochain, et ne manquerai pas de vous en donner des nouvelles. Mais pour l’heure, je vous souhaite une magnifique fin d’année, avec ou sans dinde au réveillon.

Aino

Texte(s): Aino Adriaens
Photo(s): Aino Adriaens