Hommage à Michel le jardinier
Hommage à Michel le jardinier

Le hasard d’une case libre dans mon agenda a voulu que je rencontre Michel Woeffray le jour de la Toussaint. La Place du Marché de Bulle était vide, le cimetière sans doute plein. Claudiquant mais bien vivant, Michel m’a rejoint au café de l’ancien institut religieux de Sainte-Croix. Et là, il m’a raconté son incroyable parcours: ses boulots, ses magasins de fleurs, son café-restaurant, ses jardins, ses voyages,… mais aussi son combat contre la mort et sa résurrection. Un récit bouleversant, jalonné de drames et de petits bonheurs où, à chaque étape, le végétal tient une place centrale et l’aide à remonter la pente. Un témoignage que vous pourrez découvrir dans cet article du jeudi 9 novembre.

A 56 ans, Michel Woeffray est aujourd’hui permaculteur au sens le plus large du terme. Co-fondateur de Permaculture-Fribourg, il anime des jardins partagés à Bulle et des cafés-jardins au Port de Fribourg, s’implique dans le SEL de Bulle , organise des conférences et milite pour la transition. Toujours avec une énergie et un optimisme inébranlable qui donne des ailes à ceux qui l’écoutent.

Ce jour-là le temps a passé trop vite et le soleil s’était déjà éclipsé du jardin de Sainte-Croix (voir encadré) quand nous y sommes enfin descendus. Et peu après, en remontant sur la Place du Marché, c’est presque avec le sourire que j’ai cueilli le PV fiché sur mon pare-brise. Les gendarmes, eux, n’étaient pas au cimetière.

Texte(s): Aino Adriaens
Photo(s): Aino Adriaens

Les jardins du partage

Les jardins partagés se multiplient en plein coeur de Bulle (FR). Après le succès du Jardin du Pissenlit qui, dès sa création en 2016 sur une friche urbaine, a suscité de nouvelles passions horticoles et de nombreuses rencontres parmi des gens issus de tous les horizons, la Ville de Bulle a mis à disposition des jardiniers amateurs un terrain a priori plus pérenne en contrebas de la Place du Marché. C’est ainsi qu’est né ce printemps le jardin de Sainte-Croix, dont s’occupe le collectif des Incroyables comestibles. Des serres, des buttes et une cantine ont été aménagées en quelques mois grâce à l’engouement des riverains: “Les gens ressentent un besoin fou de renouer avec la terre, mais aussi de se rencontrer au delà des clivages politiques, sociaux et culturels” souligne Michel Woeffray, qui leur apprend volontiers à jardiner. Malheureusement, le jardin collectif est déjà menacé par la création d’un parc public plus conventionnel. Des pourparlers sont en cours avec la municipalité afin de trouver une solution satisfaisante pour tous.