Des pleurotes à portée de bûches
Des pleurotes à portée de bûches

J’adore les champignons. Et c’est tant mieux car il y a comme un sacré coup d’automne qui annonce la fin des tomates et le début des brisolées. Bref, je me suis rappelée que c’était le moment de m’occuper de ma culture de champignons. Et oui, à défaut d’avoir réussi les champignons de Paris sur fumier dans notre bonne vieille cave vaudoise, je me suis lancée dans la culture de pleurotes sur bûche en suivant les précieux conseils de Champibûches, alias Paco Dutoit et Nahia Agote (voir encadré).

En avril dernier, nous étions une dizaine de personnes à suivre l’atelier organisé par les deux compères au hameau de la Tine (VD), dans le Pays d’En Haut. Après une présentation théorique et un pique-nique au soleil, chacun a reçu une bûche de hêtre, avec pour mission de l’inoculer avec du mycélium de pleurotes, opération délicate s’il en est. Car il faut travailler vite et bien, afin d’éviter que des spores d’une espèce indésirable n’occupe le terrain avant les pleurotes. Dans ma bûche, j’ai commencé par forer une trentaine de trous avec une perceuse. Ensuite, il a fallu introduire le mycélium cultivé sur grains de seigle avec un piston puis reboucher chaque trou avec de la cire fondue. En fin de journée, chacun est reparti avec sa bûche sous le bras, plein d’espoir de récolte facile. Au jardin, j’ai placé la mienne à même le sol, à l’ombre de la haie, soigneusement emballée dans un plastique troué, puis je l’ai oubliée durant tout l’été. Pendant ce temps, le mycélium s’est répandu dans les cellules du bois en profitant de la chaleur et de l’humidité. La preuve? Quand je l’ai déballée l’autre jour, la bûche était couverte d’un feutrage blanc et prometteur, tel qu’annoncé dans les consignes (voir galerie de photos ci dessous). Il ne restait plus qu’à lui faire faire trempette dans l’eau pendant 48 heures et à la dresser dans un coin  humide et ombragé pour la suite des événements. Depuis, je scrute chaque jour l’apparition des premiers chapeaux. Pour l’instant, ils se font désirer mais je les sens qui frétillent d’impatience…C’est sûr, ils exploseront au prochain redoux!

Texte(s): Aino Adriaens
Photo(s): Aino Adriaens, Nahia Agote

Les champions de la bûche

C’est en 2016 dans le Pays d’En Haut que trois professionnels du bois et de la forêt, Nahia Agote,  Paco Dutoit et Jean-Philippe Blum, ont créé Champibûches. Sous cette enseigne, vous les rencontrerez peut-être sur les marchés d’automne derrière leur étal de bûches pleines de promesses. Ils organisent également des ateliers pour vous apprendre à cultiver les champignons dans votre jardin. Pour en savoir plus, lisez aussi l’article qui leur est consacré dans notre édition du 21 septembre. Contact: 079 328 72 08, facebook: champibûches