Ça pedze dans ma cuisine!
Ça pedze dans ma cuisine!

Dans ma Belgique natale, j’aurais dit qu’il y a tout qui plaque… En bonne vaudoise d’adoption, disons plutôt qu’il y a tout qui pedze dans ma cuisine depuis au moins deux semaines : la table du déjeuner, le plan de travail, les grilles de la cuisinière à gaz, le sol, les bords des tiroirs, les serviettes, les poignées de porte et bien sûr le téléphone qui sonne toujours lorsque je dénoyaute les prunes ou que je glisse la confiture dans les bocaux. Bref, c’est la saison des fruits et le verger en regorge. Le mirabellier est d’une générosité sans faille. Les prunes tombent par centaines, les poires William fondent au soleil. Et ce n’est qu’un début car il y aura bientôt le raisin, les pruneaux, les pêches et les pommes. Les oiseaux, les abeilles et les guêpes en prélèvent leur part, et c’est tant mieux car nous n’avons pas assez de bouches et de repas pour venir à bout de toutes ces récoltes. Les amis aussi bien sûr viennent en renfort et ça nous rend heureux de faire des heureux.

Le séchoir solaire (voir encadré) a chauffé à plein régime pendant plusieurs jours. Les moitiés de prunes y sèchent en deux jours et les rondelles de pommes en moins d’une journée, à condition bien sûr que le soleil soit de la partie. Accompagner la course du soleil avec le séchoir exige aussi une certaine disponibilité que l’on n’a pas toujours. Et quand le ciel se couvre ou menace , il faut pouvoir courir assez vite pour rapatrier toutes les grilles à l’abri. N’empêche, le jeu en vaut la chandelle car le goût et la texture incomparable des fruits séchés au soleil nous réjouira tout l’hiver.

Mais pour l’heure, on s’encouble dans les paniers qui encombrent la cuisine. Il y a de la frénésie dans l’air : les récoltes n’attendent pas. Le poutzage intégral de la cuisine par contre peut bien attendre encore un peu.

Texte(s): Aino Adriaens
Photo(s): Aino Adriaens

Construire un séchoir solaire

Il y a une quinzaine d’année, nous avons construit un grand séchoir solaire (voir fiche technique) pour le jardin en suivant les recommandations du centre neuchâtelois de cuisine solaire. En 2008, ce centre a déménagé à Genève et est devenu SOLEMYO, une association qui développe et promeut la cuisine solaire sous toutes ses formes. Lors de stages, vous pouvez y apprendre à construire différents modèles de fours et de sèches fruits solaires.

Notre séchoir est très efficace et le choix des grilles rondes est assez pratique car, au besoin, nous pouvons facilement compléter le séchage en les disposant sur le dessicateur électrique ou le poêle à bois. Le principal  inconvénient de ce modèle, c’est qu’il est encombrant et assez difficile à manipuler. Nous en avons construit un deuxième, plus petit, où on place simplement deux grilles dans un caisson bien ventilé, mais le rendement reste assez faible au vu de la quantité de fruits que nous avons! Bref, un jour sans doute nous ferons mieux, en nous inspirant du kit séchoir solaire KSS ou du livre Séchoirs solaires – Construction et utilisation, par Claudia Lorenz-Ladener (éditions La Plage).