Le chou de Daubenton, quel panache!
Le chou de Daubenton, quel panache!

D’habitude, quand Georges vient trainer sa queue dans mes choux, je le houspille avec la délicatesse due à son rang et sa réaction potentiellement rancunière. Mais pour une fois, je l’ai laissé déambuler à sa guise autour de son dessert favori, car le billet que voici met à l’honneur le chou de Daubenton, un légume vivace dont le panache se marie bien avec celui de mon bel oiseau.

Voilà pour la petite histoire. La grande concerne celle du chou en question, une variété que j’ai adoptée l’an passé, après l’avoir repérée d’abord dans les bouquins de permaculture, puis dans le catalogue d’une pépinière spécialisée. Ces débuts au jardin ont été difficiles car, comme tous les choux, les limaces et mon paon l’adorent et il a fallu batailler sec pour lui offrir un avenir confortable. En 2018, le  jeune planton a pris de l’assurance et de la hauteur, mais ce n’est que cet été que je me suis permise de le goûter. Car le chou de Daubenton ne fait pas de pomme mais produit en continu de nombreux jets latéraux qui peuvent se récolter tout au long de l’année, même si c’est au printemps qu’ils sont les plus tendres. A l’origine fourrager, ce chou était cultivé à grande échelle pour nourrir le bétail avant de devenir le chouchou de nombreux permaculteurs.

Principal intérêt: ce légume est vivace et exige par conséquent nettement moins de travail et de surveillance que les variétés annuelles conventionnelles. De plus ses feuilles panachées sont agréables à regarder et il devient extrêmement généreux si on pense de temps en temps à l’arroser. Et son goût me demanderez -vous? Et bien ce n’est pas mal du tout! A l’état cru, les feuilles jeunes et  moins jeunes peuvent agrémenter les salades, tandis que cuites, leur goût de chou est assez peu prononcé et elles accompagnent bien d’autres légumes verts.

Un inconvénient peut-être? Quand il se plaît là où il est, le chou de Daubenton prend facilement plus d’un mètre en tous sens. Mieux vaut donc le planter en bout de ligne dans un potager d’annuelles, s’en servir de couvre-sol en lisière de la forêt-jardin ou encore le planter au milieu d’un massif de fleurs, où son feuillage fera merveille. Pour ma part, je l’ai déjà multiplié par bouturage et le plante un peu partout pour qu’il assure ces multiples fonctions.  J’en offre aussi de temps en temps un bouquet aux poules, et ferme facilement les yeux lorsque le beau Georges s’essaie à la dentelle sur le bord de ses feuilles.

 

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Texte(s): Aino Adriaens
Photo(s): Aino Adriaens