Fenêtres ouvertes sur le rucher
Fenêtres ouvertes sur le rucher

L’hiver dernier, j’avais envisagé de déplacer mes ruches, car elles se trouvaient beaucoup trop proches d’un des nouveaux cheminements dessinés au jardin. Comme en temps normal nous  accueillons beaucoup de visiteurs, cette précaution me paraissait indispensable pour éviter d’éventuelles piqûres. Puis, à défaut de trouver un meilleur emplacement, j’ai changé d’avis et entrepris à la mi-mars la confection d’une palissade en vannerie, mi-morte mi-vivante,  avec nos déchets de taille. Explications.

La première à étape a consisté à poser au sol la base de la clôture: quelques grosses branches de chêne glanées dans la forêt voisine avec la bénédiction du forestier. A l’arrière, une tranchée a été creusée pour accueillir  des boutures de saules. J’ai saupoudré le fond avec de l’argile bentonitique afin d’y maintenir plus longtemps l’humidité.

 

 

 

 

Des boutures d’une trentaine de centimètres ont été enterrées à 10 cm  d’intervalle derrière les troncs. L’idée est de profiter de cette clôture pour créer également une  oseraie pourvoyeuse de brins pour la vannerie.

 

 

 

 

Les montants verticaux de la palissade, d’environ 5 cm  de diamètre, ont été prélevés sur les noisetiers de nos haies. Grâce à des embouts ad hoc montés sur la perceuse, ils ont été fixés par un système de tenon et mortaise dans les troncs posés au sol. Les montants horizontaux, aussi en noisetier, sont maintenus par tressage entre les verticaux.

 

 

 

 

Il ne restait plus qu’à réunir suffisamment de brins de saules, noisetier, cornouiller,… de petite section pour créer, toujours par tressage, une palissade ajourée, avec fenêtres ouvertes sur le rucher.

 

 

 

 

 

Cette dernière étape  n’est pas encore terminée, car j’ai été happée par d’autres urgences au jardin…. Mais la palissade est bien fonctionnelle et a priori efficace, car les abeilles préfèrent passer par dessus qu’à travers! Les boutures de saules se sont enracinées et, grâce à la pluie de ces derniers jours, commencent à prendre l’ascenseur. J’ai l’espoir qu’elles atteindront taille humaine avant que cet ouvrage éphémère ne pourrisse complètement.

Quoi qu’il en soit, à défaut de pouvoir ouvrir au public les portes du jardin, nous avons déjà quelques fenêtres par lesquelles on peut guigner le rucher sans prendre aucun risque…

 

Texte(s): Aino Adriaens
Photo(s): Aino Adriaens, Christian Lavorel