Délicieuses amélanches
Délicieuses amélanches

Cela ressemble à des myrtilles, mais ne vous y trompez pas même si, dans certains catalogues, son appellation de “myrtillier canadien” peut prêter à confusion. En français, mieux vaut appeler l’arbuste “amélanchier” et ses fruits des amélanches…. Il se décline en plusieurs espèces, une européenne et plusieurs américaines, et toutes portent des baies bleu foncé à maturité, dont le goût sucré évoquerait – toujours selon les catalogues-  à la fois myrtille, cerise et amande. Quoiqu’il en soit, c’est délicieusement bon et il faut se dépêcher de les cueillir avant que les oiseaux ne s’en chargent!

Au jardin, nous avons planté il y a 15 ans en buisson isolé trois amélanchiers à feuilles ovales (Amelanchier ovalis), notre espèce indigène. Cette précaution est nécessaire car cet arbuste aime le soleil et, comme il n’est pas extrêmement vigoureux (ce qui ne veut pas dire maladif), il supporterait mal la concurrence s’il était planté au beau milieu d’une haie champêtre. Gros avantages par rapport aux myrtilliers: il n’a pas besoin d’un sol au pH acide et supporte très bien la sécheresse. Mieux encore, il résiste au gel, ses élégantes fleurs blanches attirent au printemps une kyrielle de butineurs et en automne, son feuillage orange habille le jardin de lumière.

Séduite par toutes ces qualités, j’ai parsemé le verger de plusieurs autres variétés, histoire qu’il y ait au bord de tous les chemins de bons fruits à grappiller et un léger décalage dans les périodes de maturité. Derniers en date: l’amélanchier à feuilles d’aulne (A. alnifolia), baptisé Saskatoon par les Amérindiens,  celui du Canada (A. canadensis) et l’amélanchier de Lamarck (A. lamarckii) qui lui peut atteindre 9 m de hauteur. J’ai tenté d’en bouturer l’année passée, mais sans succès. Du coup, je tenterai peut-être cet automne le prélèvement de rejets de souche pour les multiplier à moindre frais. Grâce aux alternances de pluie et de soleil, ils sont actuellement d’une générosité incroyable. C’est picorés frais sur l’arbuste qu’on les préfère, mais il y en a tant cette année que j’ai testé le séchage solaire. Résultat: ils sèchent beaucoup plus vite que les groseilles, à peu près en un jour quand le soleil tape. Chouette, ces pépites parfumées et sucrées, bourrées d’antioxydants, ponctueront à merveille nos céréales matinales l’hiver prochain.

Framboises, groseilles, cassis, fraises des bois,…  Les autres petits fruitiers ne sont en pas en reste, et à vrai dire, on s’en met plein la bouche à chaque fois qu’on descend au jardin. Même les poules se régalent car les boutures de caseiller (josta) dont j’ai ponctué leur parc commencent sérieusement à porter leur fruits…

 

Texte(s): Aino Adriaens
Photo(s): Aino Adriaens