fribourg, Cressier

Balade à la rencontre des castors de la Bibera

Bibera vient du mot allemand signifiant castor. Que cette rivière n’abrite plus ce rongeur depuis longtemps disparu eût été dommage. À la suite de la renaturation du cours d’eau, l’animal a été réintroduit avec succès en 2013.

Le paysage champêtre qui s’étale entre les villages fribourgeois de Cressier et de Courtepin est des plus plaisants avec son relief doucement vallonné. La Bibera (Biber signifiant castor en allemand) qui coule en son milieu s’avère, quant à elle, pleine de vie et c’est au fil d’un pas mesuré que l’on découvre la large biodiversité qu’abritent son cours et ses rives. Au sein du cordon boisé qui la borde, la flore trouve une place pour s’épanouir et les insectes et oiseaux un milieu protecteur. Très pressée, comme elles le sont toutes, une hermine vient même à notre rencontre, courant sur la piste qui longe la rivière. Et puis, il y a bien sûr cette présence marquée du castor. Des indices, surtout. Les troncs rongés et ses petits barrages sont facilement visibles. Pour voir l’animal, c’est une autre affaire. Non seulement farouche, il est essentiellement nocturne. Mais avec de la patience, qui sait?

étapes

1. Des poyas préservées

L’identité fribourgeoise figure en bonne place sur les maisons du village de Cressier. De nombreuses poyas colorées sont en effet accrochées aux façades d’imposantes fermes qui datent, pour certaines, du XVllle siècle déjà. L’installation de l’homme remonte ici à la préhistoire.

2. Des castors bien présents

En plus des barrages et troncs taillés, d’autres indices laissés par le castor se retrouvent le long de la rivière. On y voit des couloirs en forme de toboggan que le rongeur utilise pour quitter le lit de la Bibera. Quelques entrées de terriers aussi, visibles par eau basse. Le castor s’y réfugie durant la journée, ne sortant qu’à la nuit tombante.

3. Une rivière renaturée

Le cours de la Bibera a fait l’objet d’une cure de jouvence entre 1993 et 2000. Grâce à son approfondissement, la création d’un marais et une consolidation des rives pour supporter des crues plus importantes, la rivière a gagné en biodiversité (ici, une hermine). Les poissons retrouvent des cachettes et le cordon boisé qui la surplombe abrite plusieurs espèces de passereaux.

4. Marais vivant

À mi-chemin entre les deux villages, nous atteignons un étang marécageux ceinturant une petite île. Un point de ralliement pour des oiseaux d’eau alors que, sur les herbes sèches couvrant les berges, des papillons se chauffent au soleil. Profitant du calme ambiant, des promeneurs installés sur un banc suivent le ballet des premières libellules.

5. Bilinguisme assumé

À Courtepin, région frontière entre Romandie et Suisse alémanique, le bilinguisme se revendique comme une richesse culturelle. Entre les «bonjour», les «Grüsser», et les mots volontiers échangés entre promeneurs, le partage est vraiment bon enfant. La barrière de rösti, on ne connaît apparemment pas ici.

Texte(s): Daniel Aubort
Photo(s): Daniel Aubort

infos pratiques

Y aller

En transports publics
De la gare CFF de Fribourg, arrêts de Cressier ou de Courtepin sur la ligne des TPF (Transports publics fribourgeois) pour Neuchâtel. Départ du sentier des Castors aux gares citées.
En voiture
Sortie Morat sur l’autoroute Yverdon-Berne, puis rejoindre Courtepin ou Cressier en suivant la direction Fribourg (12 km). Parking à Courtepin ou Cressier selon le sens de la balade choisi.

Le parcours

Compter 2 h 30 de marche effective pour l’aller-retour de 10 km sur ce parcours très facile et pratiquement plat (dénivelé 60 m). Carte OFT au 1:25 000 Nos 1165 Morat et 1185 Belfaux. Chemin accessible aux poussettes. Possibilité de retour en train après une marche aller de 5 km.

Se restaurer

Auberge de la Gare à Cressier, plat du jour. Fermé le jeudi. Tél. 026 674 21 96.
Hôtel de la Gare, Courtepin. Plat du jour. Fermé le mercredi après-midi. Pas de restauration le week-end. Tél. 026 684 06 42