ticino - valais, Grand Tour de Suisse 4/4
Grand Tour de Suisse: Road trip des splendides châteaux de Bellinzone à «notre» cathédrale de Lausanne
La dernière étape de notre Grand Tour de Suisse débute sous le soleil du Tessin, à Bellinzone. Nous avons ensuite mis le cap sur Lausanne, en profitant de gravir les cols du Gothard et de la Furka, avant de longer la vallée du Rhône et enfin d’admirer le vignoble de Lavaux.
Un, deux, trois: châteaux! Par lequel commencer? Nous voilà tout juste arrivés à Bellinzone que l’on ne sait plus où donner de la tête. Trois forteresses majestueuses – Castelgrande, Montebello et Sasso Corbaro – dominent la ville. La cité en elle-même, avec ses ruelles étroites, est pleine de charme. Les demeures de maître se suivent, autant de preuves que l’on se trouve dans un haut lieu de la culture lombarde. Nous voilà déjà sur la piazza Collegiata, à admirer la collégiale Saint-Pierre et Saint-Étienne, explorant l’église à la fraîcheur bienvenue.
Ragaillardis, nous prenons d’assaut Castelgrande, en ascenseur s’il vous plaît. Une balade sur ses impressionnantes murailles permet d’admirer la région. On se sent puissant au pied des tours de cette forteresse médiévale, qui permettait alors aux seigneurs de la ville de contrôler l’accès à la vallée et les échanges commerciaux. On comprend mieux pourquoi l’Unesco a choisi dès l’an 2000 de protéger ces vestiges du glorieux passé de Bellinzone, un «exemple remarquable de structure défensive de la fin du Moyen Âge contrôlant un col alpin stratégique».
En parlant de col alpin, on en a deux à gravir sur notre feuille de route. Nous ne pouvons donc que traverser le marché traditionnel du samedi matin dans les ruelles de la vieille-ville sans s’arrêter pour goûter aux spécialités locales, à la polenta surtout, qui cuit sur les stands. Dommage, mais la vallée de la Léventine nous attend!
La Tremola avalée d’une traite
Au volant de notre e-Golf, nous filons à toute vitesse en direction d’Airolo. Les ouvrages d’art se succèdent, permettant aussi bien aux voitures qu’aux trains d’arriver à bon port. On se dit que de tels chantiers n’ont pas dû être de minces affaires. Arrivés à Rodi, on décide de faire une pause pour échapper aux températures caniculaires de la plaine. Il faut être vigilant pour ne pas rater le panneau indiquant le départ du téléphérique pour le lac Tremorgio, 900 mètres plus haut. On en profite pour tremper nos pieds dans ce cratère prisé des pêcheurs et déguster de la charcuterie tessinoise au grotto qui le surplombe. Voici déjà venu le temps de rejoindre notre voiture pour attaquer l’épreuve du jour: la montée du col du Gothard par la Tremola, «la Tremblante», l’ancienne route pavée avec ses mythiques virages en épingle:
37 courbes, 13 kilomètres, 900 mètres de dénivelé. On est pressé de relever le défi!
L’ascension est sublime, d’autant qu’elle se fait sans bruit si ce n’est celui des pavés, grâce à l’électricité. On se dit que les postiers avaient du courage et de la volonté pour emprunter un tel sentier. On arrive à l’hospice du Saint-Gothard avec le sourire, mais la route est encore longue et le ciel devient capricieux. Autant continuer jusqu’au prochain col, le plus haut du Grand Tour, la Furka avec ses 2429 mètres d’altitude. Le répit, que nous offre la route quasi rectiligne longeant la rivière la Reuss et ses vertes prairies, ne dure pas. Nous voilà repartis pour une deuxième ascension. L’orage menace, la circulation se densifie, les motards sont visiblement pressés d’arriver au sommet. Nous aussi!
La pluie se met à tomber rageusement à deux virages du col, nous poursuivons notre périple jusqu’à l’Hôtel Belvédère, d’où l’on peut visiter le tunnel de glace du glacier du Rhône. La vue sur la vallée du Rhône y est superbe. Nous quittons sans vraiment nous en rendre compte le canton d’Uri pour celui du Valais, rassurés de voir que la batterie de notre voiture se recharge – enfin – durant la descente jusqu’à la vallée de Conches. Les chalets en bois tranchent avec la blancheur des églises. Prochain arrêt: Betten. On laisse notre voiture au repos ce soir, privilégiant le téléphérique pour atteindre notre hôtel à Bettmeralp, charmante station sans voiture. Profitant d’une éclaircie, on continue notre ascension jusqu’à
Bettmerhorn. Le panorama sur le glacier d’Aletsch – la région de la Jungfrau à Aletsch étant inscrit à l’Unesco – est impressionnant. Le lendemain, nous quittons notre perchoir direction Brigue. Les bulbes dorés du palais Stockalper, érigé par le «roi du Simplon» et richissime homme d’affaires Kaspar von Stockalper au XVIIe siècle, nous attirent. On en profite pour faire un petit crochet au World Nature Forum de Naters, où se trouve le centre d’études et la chaire de l’Unesco. Son exposition interactive plonge le visiteur dans le monde passionnant des Alpes. Après cette pause instructive, nous reprenons la route pour Viège et la forêt de Finges, un parc naturel dans lequel on aimerait bien flâner. Las, il nous reste du chemin à parcourir. Il faudrait quelques jours de plus pour pouvoir s’aventurer dans les vallées transversales d’Anniviers, d’Hérens ou encore de Bagnes.
Retour au bercail
Voilà déjà que Valère et Tourbillon pointent à l’horizon. L’heure de la planchette valaisanne sur une terrasse à Sion est arrivée, de quoi nous requinquer et notre voiture aussi, avant que l’on roule jusqu’à Saint-Maurice par les petites routes, bien plus belles que l’autoroute. On longe les vignobles au pied des montagnes. La basilique de l’abbaye fondée par les Burgondes il y a 1500 ans, regorge de chefs-d’œuvre religieux. Après cette riche étape, nous voici en territoire connu, le canton de Vaud, ce qui ne nous empêche pas de savourer l’instant où réapparaît le Léman et surtout le château de Chillon. Notre chemin longe le lac jusqu’à Vevey avant de grimper à travers le vignoble en terrasses de Lavaux jusqu’à Lutry. On s’arrêterait bien dans une cave pour déguster un verre de Saint-Saphorin, mais l’heure tourne. Nous arrivons à Lausanne à la tombée de la nuit, ravis de revoir la cathédrale Notre-Dame, hésitant à patienter jusqu’à 22 h que le guet annonce l’heure. Les kilomètres parcourus se font ressentir. Le moment est venu de parquer l’e-Golf et se remémorer le chemin parcouru.
infos pratiques
De Bellinzone à Lausanne, l’itinéraire choisi, long de 316 km, passe par les cols du Gothard et de la Furka. À noter que le village de Bettmeralp, sans voiture, n’est accessible qu’en téléphérique.
Au minimum trois jours sont nécessaires pour avoir un bon aperçu du tronçon parcouru. Si vous le pouvez, prolongez votre séjour d’un jour ou deux. Cela vous laissera le temps d’explorer les vallées et les sommets alentour.
BELLINZONE
Castelgrande, Castello Montebello et Castello Sasso Corbaro: les trois châteaux surplombant le chef-lieu du Tessin sont inscrits au Patrimoine mondial depuis l’an 2000. Ces forteresses ont été érigées au Moyen Âge pour contrôler l’accès à la vallée.
+ D’infos www.bellinzonese-altoticino.ch
SWISS ALPS JUNGFRAU-ALETSCH
Depuis le village de Bettmeralp, vous pouvez monter (à pied ou en télécabine) admirer le glacier d’Aletsch, long de 23 km, au pied de l’Eiger, du Mönch et de la Jungfrau. Cette région a été classée en 2001 à l’Unesco.
+ D’infos www.jungfraualetsch.ch
LAVAUX
Le beauté du site de Lavaux, d’intérêt mondial depuis 2007, est à couper le souffle. Le vignoble en terrasses, soutenu par des murs en pierre, remonte au XIe siècle.
+ D’infos www.lavaux-unesco.ch
LES QUATRE SOURCES
Le Chemin des quatre sources (du Rhin, de la Reuss, du Tessin et du Rhône) relie le col de l’Oberalp à la Furka. Cette randonnée en cinq étapes (hébergements sur place) traverse des paysages de haute montagne. Les itinéraires sont reliés par les transports publics.
+ D’infos www.vier-quellen-weg.ch
SENTIER DE LA VIGNE
Le sentier didactique de Visperterminen, le long de l’ex-sentier muletier, raconte le travail de la vigne dans la région. Le tour peut se terminer autour d’un verre de Heida aux caves St. Jodern.
+ D’infos www.vispinfo.ch
IL GROTTINO
Envie de déguster un tartare de veau ou une tagliata di manzo à l’ombre des tilleuls? Il Grottino est fait pour vous. Mieux vaut réserver à l’avance, le lieu est prisé par les Bellinzonais.
+ D’infos www.grottinoticinesebellinzona.ch
ALBERGO-RISTORANTE CROCE FEDERALE
Cet hôtel a un grand avantage: sa situation dans la vieille-ville, à quelques pas de la piazza Collegiata et du Castelgrande.
+ D’infos www.hotelcrocefederale.ch
MARCHÉ LOCAL
Le samedi, les stands bleus et rouges regorgeant de produits régionaux et même de polenta à déguster en marchant, envahissent le centre de Bellinzone.
+ D’infos Samedi de 8 h à 13 h
RESTAURANT-HÔTEL BETTMERHOF
Vous avez le choix entre la grande terrasse au calme, le village étant sans voiture, ou la salle boisée pleine de charme. Accueil très sympathique. Les plats raffinés et les pizzas se partagent la carte.
+ D’infos www.bettmerhof.ch
HÔTEL SLALOM
L’Hôtel Slalom se trouve dans un chalet avec beaucoup de cachet, en bas du village. Les propriétaires, Reto et Karin ont su aussi joliment décorer les chambres boisées que les œufs du petit-déjeuner.
+ D’infos www.slalom.ch
Les bornes pour recharger votre voiture électrique sont listées sur le site www.myswitzerland.com/e-grandtour. L’application smartcharge permet également de localiser les postes de recharge les plus proches le long du parcours.
Vous trouverez l’itinéraire complet et les informations sur les lieux à visiter sur www.myswitzerland.com/grandtour