vaud, Cudrefin
Balade des rives du lac au sommet du Vully
Très prisé des promeneurs à la belle saison, le bord du lac de Morat a un charme mystérieux en hiver. De la réserve qui le borde à celle de la Grande Cariçaie, à Cudrefin (VD), les trésors historiques et naturels sont légion.
En hiver, la faune endormie trouve refuge dans les zones humides de la région des Trois-Lacs. Ceux de Morat et Neuchâtel offrent ainsi des points d’observation très courus. Parmi eux, la réserve des Chenevières de Guévaux, créée il y a une vingtaine d’années. Abritant orchidées, oiseaux de passage et canards hivernants, ce bas-marais protégé accueille également plusieurs espèces rares comme le faucon émerillon ou le courlis cendré, qui y séjournent durant la saison froide. Reconnue d’importance internationale, cette réserve naturelle coexiste avec l’activité agricole très présente dans la région. Vignerons du Vully et maraîchers du Seeland travaillent en effet cette terre qui, avant la correction des eaux du Jura, n’était qu’un «Grand-Marais».
étapes
Au départ de cette balade, la vieille ville de Morat vaut un détour avant de se lancer sur l’itinéraire. Impossible de rater l’imposante porte de Berne. L’édifice original a été détruit lors de la bataille de Morat. En revanche, le château n’a pas trop changé depuis le XVe siècle.
En sortant de Morat, le sentier longe les berges du lac. On arrive rapidement dans la zone humide des Chenevières de Guévaux. Avant que les ornithologues n’y posent leurs affûts, c’est l’armée suisse qui y a installé ses abris camouflés. De nombreux bunkers, toblerones et autres fortins de la Première Guerre mondiale quadrillent la zone, une des plus importantes lignes de défense érigées en Suisse durant le conflit.
De Morat à Sugiez, la réserve du Chablais est une escale bienvenue sur la route des oiseaux migrateurs. Certains y passent tout l’hiver. Des espèces locales comme l’oie cendrée (photo), le grèbe huppé et de nombreux autres canards viennent également s’y abriter. L’endroit est une réserve d’importance internationale, et si des plates-formes sont prévues pour observer la faune, il faut veiller à rester silencieux, et tenir son chien en laisse.
L’itinéraire traverse Sugiez puis monte à travers les vignes du Vully. Après quelques efforts, on arrive au sommet, où une étrange structure en bois offre un point de vue imprenable sur le lac. Il s’agit d’une reconstitution d’un oppidum celtique dont les remparts ceinturaient le Vully, il y a plus de vingt et un siècles. La reconstitution a été réalisée par des spécialistes de l’âge du fer, après d’importantes fouilles faites pour Expo.02.
Sur le versant nord du Vully, le sentier descend vers les plaines maraîchères du Seeland. Un magnifique bloc erratique rappelle que la région était sous le glacier du Rhône lors du dernier maximum glaciaire. Ce rocher de dix mètres de large a été transporté depuis Arolla (VS). Il serait un de ceux qui ont permis à André Agassiz, natif du lieu, de comprendre le phénomène des glaciations.
infos pratiques
En transports publics: départ de la gare de Morat, accessible d’Yverdon, Fribourg ou Neuchâtel. Un car postal fait la liaison entre Cudrefin et Avenches. Attention, pas de bateaux en hiver!
En voiture: de Lausanne par l’A1 ou la route de Berne. De Neuchâtel, suivre Berne jusqu’à Kerzers, puis Morat.
Aucune difficulté sur ce parcours qui longe le bord du lac. La balade complète est assez longue (17 km pour 4 h 30 de marche). Elle peut facilement être interrompue en cours de route. La seule montée se fait pour atteindre le Mont-Vully. Compter un peu moins de 200 mètres de dénivelé.
La Freiburger-Falle maîtrise l’art de l’affinage de fromage et de viande. Fondues et steak rassis font la réputation de ce restaurant, caché dans une de ces caves «à trappe» de la rue principale de Morat. Tel. 026 672 12 22 (fermé à midi en semaine).
Site de l’Office du tourisme: www.regionmurtensee.ch