vaud, Lausanne
Balade sur les pavés dévoilant l’histoire lausannoise
Discrets et souvent ignorés, les millions de blocs de grès qui pavent la capitale vaudoise sont particulièrement diversifiés. Par-delà les couleurs et les motifs, de nombreux mystères et anecdotes sont à raconter.
Rarement remarqués par les passants, les pavés sont pourtant des témoins importants de notre histoire. Posés au Moyen Âge dans la capitale vaudoise, les plus anciens, de forme arrondie, sont visibles au pied de la cathédrale et proviendraient des abords du Léman et du Flon. Aujourd’hui, les blocs de grès et de porphyre sont principalement issus de la carrière d’Alpnach (OW). Ceux de marbre blanc viennent de Carrare, en Italie. Rare ville à bénéficier d’une équipe de paveurs tout au long de l’année, Lausanne est ornée d’une mosaïque de pierre des plus variées, régulièrement restaurée. Disposés en ligne, en vague ou en fougère, les pavés sont deux fois plus solides que le goudron, faciles à retirer lors de travaux et surtout bien plus beaux! Première étape de cette balade thématique: le parc de l’Hermitage et sa végétation luxuriante, avant de partir à la découverte des mystères du sol citadin.
étapes
Offrant une vue imprenable sur le lac et la cathédrale, le Signal de Sauvabelin est décoré d’un pavage rouge et blanc indiquant les points cardinaux. Résultat d’une initiative privée de paveurs lausannois – comme de nombreux autres pavages de la ville –, cette rose des vents est impossible à dater.
L’année dernière, des pavés argentés ont été disposés aux quatre coins de la ville. Numérotés de 1 à 29, ils indiquent le tracé d’une promenade thématique imaginée par l’enseignante lausannoise Floriane Nikles.
En haut des escaliers du marché, un pavage représente le blason de la Cité, le quartier le plus ancien de la ville.
Sur cette colline, les ruelles sont en forme de «V» avec une rigole au centre, pour permettre l’écoulement de l’eau. Au Moyen Âge, celle-ci formait un égout à ciel ouvert, d’où l’expression «tenir le haut du pavé», qui signifie avoir un statut social élevé. À cette époque, les bords des rues étaient en effet réservés aux nobles.
Sur l’un des 142 430 pavés de la place de la Riponne, posés en 1973, apparaît une pince insérée dans le béton. À qui appartient-elle? À un ouvrier maladroit? À un insaisissable cambrioleur? Aujourd’hui encore, cet objet demeure un mystère, qui passionne les curieux. En 2016, des auteurs ont même imaginé son histoire, dans l’ouvrage La pince du pavé.
Depuis vingt ans, l’œuvre discrète des artistes Anne-Hélène Darbellay et Yves Zbinden est visible au pied d’une fontaine. Intitulée Les naissances de la pleine lune, elle regroupe 52 pavés dorés sur lesquels sont gravés les noms d’enfants nés en 1998, à Lausanne. Ouvrez l’œil!
infos pratiques
Prendre le bus 16 direction Grand-Vennes depuis le centre-ville de Lausanne. Descendre à l’arrêt Signal et longer le trottoir en direction de la fontaine.
Comptez 1 h 15 de marche en partant du Signal de Sauvabelin jusqu’à la place Saint-François, soit environ 2 km, avec un dénivelé de -250 m. Parcours facile, mais prévoir de bonnes chaussures pour descendre le parc de l’Hermitage.
De nombreux restaurants longent cet itinéraire citadin. Pour profiter des hauts de la ville, le Chalet suisse propose de nombreux plats typiques de la région. Ouvert midi et soir. Route du Signal 40. Tél. 021 312 23 12.
Cette promenade s’inspire du guide illustré «J’explore ma ville!» de Floriane Nikles. A suivre en famille, dès 7 ans.