jura, Lajoux

Balade là où le fer a connu son âge d’or

À l’entrée des Franches-Montagnes, le sous-sol de Lajoux (JU) regorge de fer. Partant du village, un sentier didactique montre à quel point la sidérurgie a façonné l’histoire comme les paysages de la région.

Une fine couche de neige pare de blanc Lajoux (JU). Le sentier du fer serpente depuis le cœur de ce village rural, fait prendre un peu de hauteur à travers champs, avant de plonger dans les bois et de traverser les pâturages qui étincellent sous le soleil d’hiver. Tout ici porte les traces de l’extraction et de la transformation du précieux minerai, d’abord affleurant, puis qu’il a fallu chercher en profondeur. La balade fait remonter du haut Moyen Âge, époque des premiers bas fourneaux, jusqu’aux développements qui ont conduit à l’industrialisation de la région au XIXe siècle avec la construction d’usines et l’arrivée des chemins de fer. Aujourd’hui, les forêts presque disparues aux moments forts de l’exploitation ont retrouvé leur vitalité. Le manque de charbon et l’importation de minerai à moindre coût ont mis un terme à ces activités. La nature a ainsi repris ses droits, tout en conservant les vestiges de ce riche passé.

étapes

1. Ferriers

Après avoir longé les champs qui surplombent le village, le sentier descend à travers la forêt jusqu’à un petit pont de bois. Ici, les conditions sont idéales pour trouver des ferriers: il en existe une trentaine qui ont été identifiés sur le territoire de la commune. Il s’agit de complexes d’extraction installés à proximité d’un gisement.

2. Scories

Plusieurs éléments constituent ces ferriers, qui apparaissent dans la région dès le VIIe siècle. Les charbonnières permettent d’alimenter les fourneaux dans lesquels on extrait le fer du minerai. Les déchets qui en résultent, les scories, affleurent encore partout alentour. Il suffit d’écarter les feuilles mortes pour en découvrir.

3. Marnière

Cet étang, en fait une marnière, témoigne de l’exploitation d’un gisement de surface. Par beau temps, on peut observer son eau rouge, signe de la présence de fer. Ici, on extrayait et lavait la roche ferrugineuse provenant de l’accumulation dans les cavités creusées par l’eau des oxydes de fer et des argiles.

4. Citerne

Avant les réseaux d’eau, on creusait des citernes à proximité des maisons, des trous cylindriques colmatés avec de la marne et des pierres. Le sentier plonge ensuite dans une forêt dense, pratiquement disparue lors du développement de la sidérurgie, très gourmande en charbon. La visite du bas fourneau utilisé du XIIIe au XVIe siècle s’impose pour appréhender le travail d’extraction.

5. Moulin et étang

L’essor de la sidérurgie a favorisé l’émergence d’autres activités, comme le moulin et la scierie datant du XVIIIe siècle et en fonction jusqu’en 1944. L’énergie était produite par une roue hydraulique alimentée par l’étang artificiel situé en amont, un bas-marais aujourd’hui inventorié pour les sept espèces de batraciens qu’il abrite.

Texte(s): Isabelle Chappatte
Photo(s): Isabelle Chappatte

infos pratiques

Y aller

En transports publics
Selon les horaires, train jusqu’à Reconvilier ou Tavannes, puis bus direction Les Genevez jusqu’à Lajoux.
En voiture
Sur l’autoroute A16, prendre la sortie Glovelier. Suivre en direction de Saulcy, puis jusqu’à Lajoux. Parquer au centre du village.

Le parcours

Compter 2 h de marche pour un parcours en boucle de 6 km avec un dénivelé de 180 m. L’itinéraire part du centre du village et est balisé d’une bande rouge-brun. Il ne comprend pas de difficulté particulière et peut être suivi toute l’année, avec des raquettes en cas de neige.

Se restaurer

Restaurant à Lajoux: La Chevauchée, route principale 59, tél. 032 484 91 18. Cuisine traditionnelle et spécialités portugaises, ouvert 7j/7.