valais, Derborence

Balade dans la beauté sauvage de Derborence

Rendue célèbre par le roman de Charles-Ferdinand Ramuz, la vallée de Derborence fascine depuis des siècles. L’histoire de l’homme y est étroitement mêlée à un phénoménal cataclysme.

Mis en lumière par le roman de l’écrivain vaudois Charles-Ferdinand Ramuz publié en 1934, qui relate la tragédie de 1714, Derborence conserve un formidable pouvoir d’attraction. De fort loin, on vient admirer cette vallée retirée dominée par l’imposant massif des Diablerets. Ici, les amoureux des Alpes réalisent qu’ils pénètrent dans un monde à part. D’abord par cette longue traversée de galeries forées dans la roche à flanc de falaise du profond canyon de la Lizerne; puis par l’amoncellement de blocs énormes qui jalonnent de part et d’autre la route qui s’insinue dans l’éboulement vieux de trois siècles. Ensuite, sommets alpins et nature sauvage s’imposent, époustouflants. À la première comme à la dixième visite, un passage par Derborence laisse toujours cette même impression: de ce paysage émane quelque chose de magique.

étapes

1. Les éboulements

La partie basse du massif des Diablerets s’est éboulée le 23 septembre 1714. Des quinze personnes qui perdirent alors la vie, une seule fut retrouvée. Bétail et chalets furent eux aussi engloutis. En juin 1749, le surplomb formé trente-cinq ans auparavant chuta à son tour. Cette avalanche s’est étalée sur plus de cinq kilomètres.

2. Le lac

Le lac de Derborence s’est formé lorsque le second éboulement des Diablerets obstrua le cours de la Derbonne. Il est le plus jeune lac naturel d’Europe. Un plan d’eau bucolique à souhait qu’un barrage de blocs et de troncs permet de garder à un certain niveau en raison de l’apport continuel de sédiments.

3. La forêt de l’Écorcha

Isolée par les éboulements et la formation du lac, la forêt de l’Écorcha est devenue inexploitable. Transformée en sanctuaire au fil du temps, elle est l’une des dernières forêts vierges originelles
de Suisse et son sous-bois est l’un des plus riches en espèces végétales.

4. Observations surprises

En l’absence de son hôte prestigieux, le gypaète, les observations se portent sur d’autres espèces. Notamment cette vipère aspic, lovée dans l’éboulement ou, plus surprenant, ces cerfs pâturant en pleine journée au pied des falaises et cette Cicadetta montana, la petite cigale montagnarde, l’une des six espèces présentes en Suisse.

5. Le cirque

Le cirque rocheux de Derborence est constitué d’un formidable empilement de nappes calcaires aux strates bien visibles du fond de la vallée. Il y a 25 millions d’années, ces plissements sous-marins se sont soulevés pour former le massif des Diablerets qui culmine à plus de 3200 mètres d’altitude.

Texte(s): Daniel Aubort
Photo(s): Daniel Aubort

infos pratiques

Y aller

En transports publics
Arrêt à Sion sur la ligne CFF, puis service de car postal entre Sion et Derborence (1 h) de fin juin à septembre.
En voiture
Sorties de Riddes ou de Sion. Rejoindre Pont-de-la-Morge et suivre Erde, Aven puis
Derborence. Deux grands parkings à disposition: l’un au Godet, l’autre à  Derborence.

Le parcours

De difficulté moyenne, ce parcours de 3 heures pour 8 km (dénivelé +/- 290 m) comprend deux boucles, soit le tour de l’éboulement et le tour du lac de Derborence. Prévoir bonnes chaussures et boissons. Carte OFT au 1:25 000 No 1285 les  Diablerets.

Se restaurer

Le Refuge du Lac, à Derborence, tél. 027 346 14 28
L’Auberge du Godet, Le Godey, tél 027 346 31 41.

Se renseigner

Le site des amis de Derborence: www.derborence.ch