vaud, Vallée de Joux

Balade à la découverte de l’Orbe naissante

Une boucle au départ du Sentier remonte la rivière. À travers les champs et les tourbières, on en apprend davantage sur ce cours d’eau prenant sa source en France et terminant sa course dans la mer du Nord.

On connaît la vallée de Joux, son lac et son bois du Risoux. Ce serait dommage de passer à côté de l’Orbe, coulant tranquillement du lac des Rousses à celui de Joux, sans la regarder de plus près. Cette rivière, qui a creusé les grottes de Vallorbe puis façonné d’impressionnantes gorges en aval, a une riche histoire, que l’on peut découvrir en remontant son cours depuis la gare du Sentier. Après avoir longé les rails à gauche en direction du centre sportif, notre périple débute sur un pont en béton, sans grand intérêt au premier abord. Or il marque le début de la canalisation de l’Orbe, libre jusque-là de ses mouvements. C’est ce tronçon sauvage et préservé que l’on souhaite longer, le guide géologique Au fil de l’Orbe à la main.
Cap donc sur Le Campe, par l’itinéraire pédestre indiquant le chemin partant à droite, après le pont. Au-delà des colchiques, on aperçoit tout juste le ruisseau, se faufilant comme un grand serpent à travers la campagne. La vraie curiosité des lieux se trouve à 400 mètres de là, à gauche. Si l’endroit, couvert de broussaille fauve, n’est pas spectaculaire en soi, il n’en est pas moins intéressant. Ici se trouve le haut-marais de La Sagne-du-Campe, une tourbière exploitée par les Combiers jusque dans les années 1940, laissant une trace visible dans ce paysage. La couche de tourbe, issue de la décomposition de sphaignes et de végétaux, ne croissait que de 5 cm tous les cent ans.
Notre route continue ensuite en direction du hameau sous l’œil interrogateur des vaches profitant du début d’automne clément. On ne suit la route cantonale que sur quelques mètres, avant de redescendre vers l’Orbe à la hauteur de la menuiserie Bodenmann. Un petit crochet sur la gauche nous permet d’admirer l’étang du Campe, ancienne tourbière aujourd’hui recouverte d’eau, avant de continuer jusqu’au Brassus. Le nom même de cette localité découle de celui de la rivière, étant une contraction du «bras supérieur» de l’Orbe.

Vallée humide, flancs arides
Les plus motivés traverseront le village en direction du lieu-dit Le Rocher pour apercevoir la source de ce fameux bras supérieur, caché derrière la manufacture Blancpain. L’aller-retour est facile et passe à côté du Jardin du Temps, racontant l’histoire de la flore de ces 350 millions d’années, puis devant l’école La Cantonnette. On se faufile dans les ruelles en suivant le ruisseau jusqu’à l’Hôtel de la Lande. Une fois la route franchie, l’office de poste à notre droite, nous continuons notre ascension jusqu’au parking de la manufacture. Le coup d’œil est sympa, sans être exceptionnel. On retourne sur nos pas jusqu’à l’école. Laissant les locaux d’Audemars Piguet derrière nous, on traverse la paisible Orbe parsemée de nénuphars pour rallier Piguet-Dessous avec la Dent-de-Vaulion dans le viseur. Au cœur du hameau, à la première intersection, on gravit la crête jusqu’aux pâturages parsemés de sapins. De là, la vue sur les méandres de l’Orbe est impressionnante. On se rend alors compte de la différence entre les zones humides de la Vallée, avec son sous-sol formé de molasse et d’argile, et ses flancs calcaires, arides et très boisés. Grâce au guide de l’Institut suisse de spéléologie et de karstologie, vous ne verrez plus la vallée du même œil. Le retour au Sentier se fait sur le haut par le chemin pédestre, en se faufilant dans les minces passages créés dans les murs en pierres sèches et les champignons au pied de massifs épineux. Une fois le chalet Bois-Gentil passé, le sentier continue en hauteur, l’occasion d’apercevoir d’autres hauts-marais de l’autre côté de la crête. Puis on redescend sur Le Sentier par la route Derrière-la-Côte, tranchée dans la roche.

Texte(s): Céline Duruz
Photo(s): R.Wenger/ISSKA/Céline Duruz

infos pratiques

Y aller

En transports publics
Le train relie la gare Le Sentier-L’Orient à celles de Lausanne ou d’Yverdon-les-Bains une fois par heure. Il est aussi possible de prendre un bus d’Yverdon
à Vallorbe puis le train pour Le Brassus.

En voiture La vallée de Joux est accessible par les cols du Marchairuz, du Mollendruz ou du  Mont-d’Orzeires.

Le parcours

Tracé, facile et en boucle, long de 10 km, avec 110 mètres de dénivelé. Réalisable en 3 heures de la gare du Sentier-L’Orient. L’aller se fait sur des routes goudronnées, le retour sur des sentiers traversant les alpages.

Se restaurer

Ce ne sont pas les restaurants qui manquent à la Vallée. À deux pas de la gare du Sentier, le bistrot et bar à vins La Maiz’on propose un menu par jour, servi  rapidement. Tél. 021 845 51 81, www.lamaizon.ch.
La Valeur du Temps, dans la Grande-Rue, propose de l’exotisme avec sa carte mêlant plats traditionnels et cuisine créole. Tél. 021 845 57 25, www.valeurdutemps.ch.

Se renseigner

Sur www.valleedejoux.ch et sur www.isska.ch.  L’Institut suisse de spéléologie et de karstologie a conçu le guide d’excursion Au fil de l’Orbe, à la découverte d’une rivière d’exception, en vente sur internet, dans les kiosques et les offices de tourisme du Sentier, d’Orbe, de Vallorbe et d’Yverdon (9 fr.)