rénovation écologique
Aux Ormonts, l’était un vieux chalet devenu plus beau et plus autonome

Un chalet de 2,5 pièces devient une demeure familiale de 5 pièces, tout en conservant son volume. La maison est autonome en eau et électricité.

Aux Ormonts, l’était un vieux chalet devenu plus beau et plus autonome

Isabelle et Samuel Raya ne recevront plus de facture d’eau et d’électricité. En se lançant dans la rénovation d’un petit chalet au Pont-de-la-Tine, à Ormont-Dessous (VD), ce jeune couple et ses trois enfants ont décidé de gagner en indépendance, tout en vivant avec leur temps. S’ils sont équipés d’une cuisinière à induction, d’une machine à laver le linge, d’ordinateurs et d’une télévision, ils ne sont toutefois pas connectés au réseau de distribution électrique.

Récupération de l’eau de pluie
Une nouvelle installation photovoltaïque, de fabrication suisse, ainsi que des batteries de nouvelle génération garantissent l’autonomie de ce ménage. Une source privée alimente en eau le bâtiment. L’eau de pluie est récupérée pour les WC, le jardin et la buanderie. Vue de l’extérieur, la maison des Raya a conservé tout son caractère alpestre d’origine. Nathanaël Pons, architecte, a su concilier tradition et modernité dans cette rénovation, tout en observant les normes de protection du patrimoine bâti: «Les dimensions du chalet ont été respectées, sachant que nous avions le droit de modifier jusqu’à 60% de la structure existante.»

Bois authentifié local
Reconstruit avec du bois de la région, dans le respect des décorations ornant les madriers, ce ravissant chalet de 1800 est devenu une belle demeure familiale. Le 2,5 pièces rural, au confort réduit, s’est transformé en un cinq pièces, fonctionnel pour l’usage d’une résidence principale. «Les chambres sont petites, avec leurs 10 m2, explique Isabelle. Mais nous n’avons aucune sensation de vivre à l’étroit.»

Il faut dire que Nathanaël Pons a bien fait son travail. La grange a été transformée en espace habitable, son entrée se muant en porte vitrée, tandis que des ouvertures ont été aménagées sur les façades. Là aussi, l’architecte a su composer avec la réglementation en vigueur, en particulier avec les nouvelles fenêtres qui ne devaient pas être visibles de l’extérieur. «Nous avons posé des claires-voies, qui reprennent le langage de la grange, en conservant l’esprit du chalet, explique Nathanël Pons. La largeur entre les lames de bois est constante, mais celle des lames est variable, ce qui ne donne pas un caractère industriel à ces éléments de façade.» Dans les chambres, les claires-voies confèrent une atmosphère intimiste aux pièces, sans les priver pour autant de luminosité. L’aménagement de lucarnes vient renforcer la luminosité, tout en offrant une vue splendide sur le massif des Diablerets. Les fenêtres d’origine n’ont, quant à elles, pas bougé: mêmes positions, mêmes dimensions. Seul le verre a changé, histoire de ne pas perdre l’énergie précieusement accumulée dans ce chalet. Le chauffage passe par le sol et les Raya n’ont pas froid chez eux. Ils disent n’utiliser que rarement leur chaudière à pellets pour compléter l’action du soleil. «Nous vivons désormais au plus près de nos convictions, témoigne Isabelle. Notre fils de 4 ans suit un traitement contre une leucémie et cette maladie nous a incités à prendre de la distance avec une énergie comme celle du nucléaire.»

Texte(s): Nicolas Verdan
Photo(s): Matthieu Rod/Nicolas Verdan

bon à savoir

Combien ça coûte

La rénovation de ce chalet, dont la construction remonte à 1800, aura coûté 500 000 francs, dont 200 000 pour la charpente et 100 000 pour la maçonnerie. La surface habitable est de 108 m2 avec l’aménagement de trois pièces dans l’espace de l’ancienne grange. Le couple de propriétaires a pu bénéficier de subventions cantonales et fédérales à hauteur de 8000 francs. Pour un soutien à l’installation solaire, la famille Raya est encore sur liste d’attente.