Coup de pouce
À la ferme d’Evrasse, la famille Vermeille veille sur 4000 poules

Deux fois par mois, nous partons à la découverte d’une exploitation agricole de Suisse romande proposant ses produits en vente directe et présente sur notre plateforme de bonnes adresses.

À la ferme d’Evrasse, la famille Vermeille veille sur 4000 poules

C’est au cœur des Franches-Montagnes, dans le village du Bémont (JU), que les Vermeille ont fait construire leur ferme familiale, en 1703. Longtemps spécialisée dans la production de lait, notamment pour la fabrication de fromage, l’exploitation s’est diversifiée au fil des générations et commercialise aujourd’hui des œufs, de la viande et des céréales. À sa tête: Jérémy, l’un des derniers de la fratrie, qui a repris le domaine en 2012, quelques années après le décès de son père. «À cette époque, j’avais 21 ans. J’ai dû rapidement enchaîner mes CFC de polymécanicien puis d’agriculteur, tout en épaulant ma mère à la ferme. Ensuite, j’ai décidé de reconvertir le domaine en bio et de stopper la production de lait, devenue peu rentable et très chronophage», expose le Jurassien. Son épouse Cindy, arrivée à la ferme en 2018, a quant à elle développé la vente directe. Ainsi, un self-service apprécié des habitants du coin – qui s’agrandira ces prochaines années – propose les produits de la maison ainsi que ceux d’autres agriculteurs bios de la région.

 

3700 œufs par jour

Passionné d’aviculture depuis toujours, le paysan a fait construire deux poulaillers, accueillant 4000 pondeuses. Chaque jour, la petite équipe – qui compte également trois employés et deux apprentis – ramasse quelque 3700 œufs, le matin et en fin d’après-midi. «Les poules pondent sur des nids artificiels, ce qui permet de récupérer facilement les œufs à l’aide d’un tapis roulant et d’un élévateur. Le reste du temps, elles disposent d’un grand espace extérieur et d’un jardin d’hiver, expose Cindy, elle aussi fille d’agriculteurs. Il faut surveiller de près ce qu’elles mangent, car une mauvaise alimentation peut impacter la qualité des œufs durant deux semaines.» Si la majorité de leur marchandise est destinée à la grande distribution ainsi qu’à la vente directe, les Vermeille travaillent également avec des restaurateurs et des commerçants du canton.

 

Un lieu d’accueil

Afin de garder un bon niveau de production, ils renouvellent tous les quatorze mois leur élevage de gallinacés. Les anciennes poules dites «de réforme» sont alors vendues à des particuliers (voir l’encadré ci-dessous).Une vingtaine de vaches allaitantes sont également présentes sur le domaine et permettent de produire de la viande pour la vente directe. Des céréales telles que l’épeautre, le blé, le seigle et l’engrain sont aussi cultivées. «Nous avons même acheté un moulin avec d’autres producteurs de la région pour fabriquer notre propre farine. Ce beau projet permet de mutualiser les ressources», explique Jérémy. En plus d’accueillir des camping-cars sur leur parcelle, ces parents de deux enfants organisent chaque année des visites à la ferme, tout en communiquant régulièrement les actualités du domaine sur les réseaux sociaux. «Il est important de valoriser notre travail, de montrer les bons côtés de l’agriculture et d’ouvrir nos portes au plus grand nombre.»

+ d’infos Ferme d’Evrasse, Sous le Bémont 77, 2360 Le Bémont. www.ferme-evrasse.ch. Sur Facebook: Ferme d’Evrasse, Self-service bio 7j/7

Retrouvez les producteurs de votre région sur notre plateforme des bonnes adresses.

Texte(s): Lila Erard
Photo(s): Nicolas de Nève

Vieilles pondeuses à vendre

Au mois de juin dernier, de nombreux automobilistes se pressaient à la ferme d’Evrasse, munis de caisses et de cartons. Tous les quatorze mois, Jérémy et Cindy Vermeille mettent en vente leur ancien élevage à des particuliers. On parle alors de poules «de réforme». «Au bout d’une année, le calibre de leurs œufs diminue et la coquille se fragilise. Cette marchandise n’est donc plus adaptée à la grande distribution. Toutefois, ces poules pondent toujours. Nous avons donc décidé de les valoriser en les vendant à des particuliers à moindre coût.» Ainsi, une lohmann blanche est commercialisée au prix de 4 francs. «Grâce aux réseaux sociaux, c’est un grand succès! Une clientèle d’habitués revient chaque année», se réjouit le couple. Certains de ces animaux sont également envoyés dans un abattoir labellisé bio, en Emmental, qui les transforme en poules à bouillir et en saucisses à rôtir.